François Alfonsi a consacré sa première question parlementaire à la Commission européenne au nécessaire raccordement de la Corse au GALSI (Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie).
Ce dossier est absolument capital pour préserver les intérêts économiques et environnementaux de l’île. Il relève aussi d’une priorité concernant l’approvisionnement énergétique de l’Union européenne, et réclame une décision rapide car les délais sont désormais courts pour obtenir ce raccordement (réalisation prévue pour 2010).
L’Italie prévoit de réaliser un gazoduc reliant les gisements de gaz naturel d’Algérie avec le continent italien, en desservant la Sardaigne. Ce projet GALSI est prévu pour 2010, et il a été retenu par l’Union Européenne dans le programme établissant « une aide économique par l’octroi d’une assistance financière communautaire à des projets dans le domaine de l’énergie ».A la demande unanime de l’Assemblée de Corse, le gouvernement français a réalisé une étude de faisabilité d’un raccordement Corse-Sardaigne, et la réalisation sur l’île de deux branches desservant respectivement Ajaccio et Bastia, et, plus particulièrement, les deux centrales thermiques de production d’électricité qui y sont implantées. Dans un premier temps, 80% environ des quantités transitées permettront de substituer le gaz naturel au fioul lourd dans les centrales thermiques de Corse, avec des gains notables en rendement, et donc en réduction de rejets CO2, et également l’arrêt des fortes pollutions que les centrales au fioul lourd ont causé depuis trente années sur l’île. En mettant le gaz naturel à la disposition des trois quarts du territoire insulaire, ce projet, d’un montant estimé de 424 millions d’euros, s’inscrit dans les objectifs définis par l’Union Européenne concernant les projets d’infrastructures pour le gaz et l’électricité (règlement n°663/2009 du Parlément européen et du Conseil du 13 juillet 2009, considérant n°13) : projet contribuant « à l’intégration du marché intérieur de l’énergie, en particulier en ce qui concerne les tronçons transfrontaliers, au développement du réseau afin de renforcer la cohésion économique et sociale en désenclavant les régions ou îles les moins favorisées de la Communauté ».
La Commission Européenne est-elle intéressée á un tel projet reliant une île de l’Union à un réseau européen d’approvisionnement en énergie, contribuant à son désenclavement, et permettant d’y limiter les pollutions et les rejets CO2 ? Estime-t-elle qu’un tel projet peut trouver sa place dans les priorités définies par son règlement 663/2009 du 13 juillet 2009 « établissant un programme d’aide à la relance économique par l’octroi d’une assistance financière communautaire à des projets dans le domaine de l’énergie », et bénéficier du soutien financier de l’Union au même titre que le GALSI lui-même, et que les 17 autres projets retenus alors?. La Commission peut-elle intervenir auprès de l’Etat français pour qu’il donne la priorité à un tel projet plutôt que de laisser poursuivre la situation actuelle qui, en privilégiant le recours à des centrales au fioul lourd, pénalise l’environnement et l’économie de la Corse ?
Question écrite posée à la Commission européenne le 03.09.2009