Novethic: Finance Watch professionnalise l’interpellation des banques

18 janvier 2011
Deux initiatives récentes, l’appel à changer de banque pour relayer le pavé dans la mare jeté par Eric Cantona et la création de Finance Watch, ont un point commun : le soutien du député vert européen Pascal Canfin. Il milite pour organiser le débat public autour des modèles économiques des banques et initier un contrepouvoir d’expertise financière pour peser sur les règlementations européennes.
Les soubresauts de la crise financière ont amené un nouveau type d’interpellation des banques par la société civile. En décembre, elle a pris la forme très médiatique de l’appel dit de Cantona à faire sauter le système en demandant aux épargnants de retirer leurs dépôts. Les dirigeants financiers et gouvernementaux ont renvoyé le footballeur vers son terrain de jeu mais cela a donné une idée à l’association « Sauvons les riches » et au député européen Vert, Pascal Canfin. Ils ont lancé, en 48 heures un site jechangedebanque.org pour inciter les gens non pas à retirer leur argent mais à le déposer dans des banques qu’ils considèrent comme plus vertueuses comme la NEF, le Crédit Coopératif ou la Banque Postale. Cet appel semble avoir été entendu puisque le Crédit Coopératif annonce avoir enregistré 3500 demandes d’ouverture de compte pour le seul mois de décembre. L’opération pourrait avoir des prolongations dont les modalités sont encore en cours de discussion.
Sans répondre directement à la campagne, la Fédération Bancaire Française (FBF) a, au mois de décembre elle aussi, lancé une campagne d’explications et de pédagogie sur le rôle des banques. L’objectif était de lutter contre les amalgames en faisant passer des messages via une page entière de publicité dans des quotidiens nationaux et régionaux au titre évocateur : « Quand on vous disait qu’on vous cachait des choses au sujet des banques ». Les choses en question sont les suivantes : les banques françaises ne sont pas à l’origine de la crise, elles n’ont pas eu besoin d’être sauvées ni de recourir aux contribuables. La FBF souligne aussi qu’elles ont augmenté leurs crédits à l’économie, tiré les leçons de la crise et rappelle que les banques emploient 400 000 personnes. Le message est martelé sur le site de la FBF dans une vidéo de sa déléguée générale.
L’enjeu est crucial puisque depuis la crise les ONG lance des campagnes contre le secteur financier en prenant à partie ses clients. « Où va votre argent ? » est par exemple le slogan choisi par Greenpeace pour interpeler les clients du groupe BNP Paribas sur le financement d’un projet nucléaire au Brésil. L’ONG environnementale avait organisé une journée de protestation en octobre devant des agences bancaires. Pour soutenir cette campagne, elle a lancé un site Internet ouvavotreargent.com. La réplique de la banque a été d’en lancer un autre la reponseavosquestions.com sur lequel elle explique, elle aussi, comment et dans quelle proportion elle finance l’économie réelle par l’octroi de crédits.

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