OGM: Victoire à la Pyrrhus
« La proposition issue de la négociation entre le Parlement, le Conseil et la Commission européenne semble sécuriser à court terme les interdictions prises par certains Etats membres pour empêcher la culture d’OGM sur leur territoire. En d’autres termes, la France, par exemple, peut maintenir l’interdiction de la culture du maïs OGM MON810 sans courir le risque d’être attaquée au plan national ou européen. Et ce, sans avoir besoin de la bénédiction des entreprises semencières.
Une apparente évolution qui laisse néanmoins de nombreuses zones d’ombre. En effet, la Commission n’a répondu que partiellement à la demande du Conseil. Notamment, la révision intégrale du processus d’évaluation des OGM par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) afin que soit pris en compte le critère d’impact environnemental. Un critère qui, avec l’impact social, sont tout simplement court-circuités dans les évaluations. Toutes les conditions sont remplies pour que la Commission européenne puisse accepter facilement et rapidement les OGM en Europe.
Pour moi, il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus. Cette évolution sur le court terme permettra à des multinationales comme Monsanto d’utiliser ces faiblesses juridiques et d’attaquer les interdictions nationales devant l’OMC voire devant des tribunaux arbitraux si les accords bilatéraux de libre-échange comme le TTIP étaient finalisés.
Nous devons continuer à nous mobiliser pour empêcher que cette « avancée » ne devienne le cheval de Troie des entreprises qui veulent imposer leurs OGM aux 75% de citoyens qui s’opposent à ces technologies et dont le nombre augmente toujours plus.«