Prix Sakharov 2012 : Jafar Panahi ou la liberté de penser

14 septembre 2012
Le groupe des eurodéputés Verts/ALE vient de proposer la candidature de l’Iranien Jafar Panahi au prix Sakharov 2012. Créée en 1988 par le Parlement européen, cette distinction honore les personnes ou les organisations qui ont consacré leur existence à la défense des droits de l’homme et des libertés.
Après avoir soutenu en 2011 les protagonistes du Printemps arabe, les écologistes au Parlement européen souhaitent cette année apporter leur solidarité au réalisateur et scénariste iranien Jafar Panahi. Condamné, en 2010, à six ans de prisons et vingt ans d’interdiction de faire des films, de voyager ou de donner des interviews, ce cinéaste de la « nouvelle vague » iranienne est accusé « d’activités contre la sécurité nationale et propagande contre le régime ». Une condamnation intervenue alors que Jafar Panahi entame la réalisation d’un film sur les troubles ayant suivi la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.

Agé de 51 ans, Jafar Panahi est reconnu dans le monde entier pour ces films au regard humaniste, posé notamment sur le sort des femmes et des enfants. Il a reçu de très nombreuses récompenses comme aux festivals de Cannes, Berlin ou Venise. En 2011, entre les murs de son appartement où il est assigné à résidence, il réalise le film intitulé « Ceci n’est pas un film » qui témoigne du sort réservé aux esprits libres en Iran et affronte la censure que le régime lui impose.

Le 9 octobre 2012 aura lieu un vote pour choisir celui ou celle qui remportera le prix Sakharov. Parmi les autres nominés :
– les activistes du groupe russe Pussy Riot
– Ales Bialiatski, un défenseur de la liberté et des droits de l’Homme mis derrière les barreaux par le régime biélorusse
– les trois représentants rwandais de l’opposition qui ont tenté de mettre un terme aux scènes de violence en promouvant le dialogue et la réconciliation (Victoire Ingabire Umuhoza, Déogratias Mushayidi et Bernard Ntaganda)
– l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh qui plaide en faveur des droits de l’Homme et qui représente des militants de l’opposition et des acteurs de la scène politique emprisonnés suite aux élections présidentielles contestées de juin 2009
– Joseph Francis, un militant qui assiste les victimes de la loi pakistanaise sur le blasphème

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