Prothèses mammaires : que peut faire l’Europe pour mieux protéger les patientes ?
Selon Michèle Rivasi, eurodéputée EELV :
« Il y a aujourd’hui un véritable dysfonctionnement à la fois dans le contrôle et l’échange d’informations sur les dispositifs médicaux – comme les prothèses mammaires – entre les pays. Dans l’affaire des prothèses PIP, la Food and Drug Administration (FDA) américaine savait depuis 2000 qu’il y avait un problème avec le silicone industriel utilisé en cachette par la société française, et avait donc refusé l’importation de ces prothèses aux Etats-Unis. Mais à cause du caractère confidentiel des informations obtenues par l’agence américaine, nous n’avons rien su en Europe. Ce n’est qu’en mars 2010 que l’alerte a été donnée en France par un chirurgien marseillais, nous avons donc perdu 10 ans avant de pouvoir avertir les femmes concernées du danger lié à leurs implants.
Il est donc primordial que les personnes opérées puissent bénéficier d’une véritable traçabilité de leurs dispositifs médicaux, grâce à une identification individuelle. Au Danemark, des dossiers de patientes ont été détruits à cause de la fermeture d’une clinique, c’est impensable ! Une base de données harmonisée dans les 27 Etats-membres nous semble de mise. Pour éviter les contrefaçons et les manipulations comme celles de Jean-Claude Mas, patron de la société PIP, il faut que les visites de contrôle soient inopinées, et que ces contrôles se fassent sur tous les maillons de la chaîne, en responsabilisant les chirurgiens qui travaillent avec ces dispositifs médicaux. »