Renault et son diesel malhonnête : la France joue un double jeu L’Europe doit réagir
Et pour cause, puisque le système de « dépollution » présent sur ses produits ne fonctionne pas sous 17°C : rien d’étonnant à ce que Paris, Lille et tant d’autres villes vivent au rythme des pics de pollution !
Mais que Carlos Ghosn, le PDG du géant français, se rassure : d’autres constructeurs étrangers seraient aussi dans le viseur des tests aléatoires commandés par Ségolène Royal …
La France joue un double jeu dangereux
Le double jeu de la France depuis l’éclatement du « dieselgate » ne peut plus durer. En effet, ces derniers mois, pendant que François Hollande déclarait que l’industrie automobile « qu’il dirige » est exemplaire, le gouvernement de Manuel Valls, de concert avec ses homologues allemand, italien, suédois, espagnol, slovaque et tchèque, faisait des pieds et des mains pour alléger les normes anti-pollution fixées par l’Union européenne.
En gros, chaque pays doté d’une industrie automobile conséquente bataillait pour que soit accordé à chacun de leur champion national un permis de polluer. Le tout, au mépris du droit en vigueur, et, suprême détail de l’histoire, de la santé des Européennes et Européens.
Avec les révélations sur Renault cette fois, bas les masques ! L’Etat ne peut plus prétendre défendre la veuve et l’orphelin, et se met donc en formation tortue pour défendre les bijoux de famille.
Les voitures Renault dépassent de quatre à cinq fois les normes d’émissions de CO2 et d’oxyde d’azote, soit plus encore que les Volkswagen ? La ministre de l’écologie Ségolène Royal contre-attaque en affirmant qu’à l’inverse de Volkswagen, Renault n’a pas fait usage de logiciel truqueur pour frauder les tests d’homologation !
Pire, le soldat Macron, pourtant grand défenseur des entrepreneurs face au carcan de l’économie colbertiste, paraît ne pas hésiter lorsqu’il s’agit de se mettre au service des pires rentiers du système, arrosés depuis des lustres par les subventions piochées par milliards dans les poches du contribuable français. Le ministre de l’Economie semble dire : il faut faire confiance à Renault, et continuer à acheter la marque au losange. Circulez, y’a rien à voir !
Les Etats se comportent en rapaces
Ce scandale montre combien les Etats se comportent en rapaces sur le terrain de la guerre économique, au mépris des règles et des lois qu’ils édictent, et des citoyens qu’ils dirigent.
L’Allemagne avec Volkswagen, l’Espagne avec Seat, l’Italie avec Fiat, ou la Suède avec Volvo, tous sont prisonniers de la compétition acharnée que se mènent leurs champions nationaux. L’exemple est encore plus criant pour la France, habituée à voir l’Etat gérer l’économie avec ses grands groupes industriels, au détriment des petits et des citoyens en général.
Actionnaire de Renault à hauteur de 20%, l’Etat nous montre son vrai visage, prêt à tout pour maintenir sa position industrielle, au mépris de la santé des citoyens, au mépris de l’avenir des salariés, et au détriment des économies de consommateurs qui croyaient payer moins cher et polluer moins au passage, vieille promesse du diesel.
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