Scandale Volkswagen: après la fraude et l’escroquerie, la grande mascarade du Parlement européen
« Nous venons d’assister à l’un des votes les plus absurdes qu’ait connu ce Parlement. Plus d’un mois après le scandale Volkswagen révélé par l’ONG ICCT, qui n’est que la partie visible de l’iceberg de cette escroquerie généralisée aux tests européens anti-pollution, le Parlement européen vient d’adopter une résolution qui ne cite qu’une fois la responsabilité de l’entreprise Volkswagen et vante même les mérites du diesel!
Notre demande d’une commission d’enquête parlementaire est donc d’autant plus indispensable pour évaluer l’ampleur de cette fraude, établir les degrés de tricherie, les complicités et sanctionner les responsables. Si nous nous réjouissons d’ailleurs que M. Verhofstadt et les libéraux nous rejoignent sur cette demande, l’opposition des conservateurs et sociaux-démocrates est regrettable et trahit leur volonté de protéger le lobby automobile. Sans une commission d’enquête parlementaire, l’amélioration des normes d’émissions de polluants et des conditions de tests, qui doivent être réalisés non en laboratoire mais en situation réelle, restera lettre morte quand c’est avant tout la santé de l’ensemble des citoyennes et citoyens qui est en jeu. »
Pour Pascal DURAND, membre de la Commission marché intérieur :
« Pour les écologistes, il est inacceptable de tolérer que certaines entreprises, avec la complicité des autorités nationales, fraudent à grande échelle au détriment de la santé des citoyens, de leurs droits en tant que consommateurs ou employés et in fine de leur argent via le régime de taxation préférentiel et les subsides. Nous ne pouvons par ailleurs cautionner la prise de risque inconsidérée de certaines entreprises afin de conquérir de manière déloyale et discriminatoire des parts de marché . Certains États-membres n’hésitent d’ailleurs pas à faire prévaloir les intérêts de leurs constructeurs nationaux sur la santé de leurs citoyens, en suggérant cette semaine un assouplissement des normes d’émission à la Commission européenne. Au-delà des conflits d’intérêts, de la gravité de la fraude et des responsabilité à établir, il ne faut pas oublier que les consommateurs européens ont été abusés sur un point: le diesel propre n’existe pas.
Au lendemain de l’accident nucléaire de Fukushima, Angela Merkel, à la tête de la plus grande économie européenne avait fait le choix responsable de sortie définitive du nucléaire. Un tel acte de lucidité est aujourd’hui nécessaire pour enfin renoncer au diesel cancérigène. Ce scandale est finalement un test grandeur nature pour voir si les pouvoirs publics se poseront en garants indépendants de l’intérêt général ou au contraire des intérêts privés de certains acteurs économiques qui n’auraient de comptes à rendre à personne.«