Syrie : « L’UE doit définir très clairement sa stratégie »
Selon Hélène Flautre, membre de la Commission des Affaires étrangères, « l’on ne peut plus parler aujourd’hui de répression mais d’une intolérable terreur du régime de d’el-Assad. Il suffit de voir comment les hôpitaux publics sont transformés en centre de torture, d’exécution, de kidnapping… »
La députée demande un soutien actif de l’Union européenne (UE) au peuple syrien : « L’UE doit réagir contre ces crimes. La violence doit cesser, comme le régime d’el-Assad. Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies l’a dit, il s’agit là de crime contre l’humanité, Assad devra rendre compte de ses crimes devant la Cour Pénale Internationale. »
« Je souhaite saluer la détermination mais aussi l’incroyable capacité de résistance par l’organisation de la population civile en Syrie. Malgré tout des vivres arrivent, des informations sont échangées, des protections sont assurées, et malgré tout des soins sont délivrés dans des pièces transformées en hôpitaux d’urgence. Ces canaux mis en place sont évidemment précaires et dangereux. Nous devons réfléchir et travailler pour voir comment nous pourrions dans un premier temps intensifier les biens, les soins, les vivres et la protection qui circulent par ces canaux informels. Il faut aider ces canaux, les sécuriser, les conforter et les élargir, il faut aussi protéger les personnes, qui au risque de leur vie, font circuler ces biens. C’est, il me semble, la première façon d’agir de manière concrète. C’est cela que l’on nous demande. »
« Je pense qu’il faut renforcer les sanctions et s’assurer surtout qu’elles soient convenablement mises en œuvre. La Commission européenne et le Conseil doivent s’interroger sur la manière dont un bateau rempli d’armes a pu quitter un port chypriote pour se rendre en Syrie alimenter les armes de guerre du régime d’el-Assad contre son peuple. »
La députée a évoqué l’initiative de la ligne arabe : « Bien sur il faut la soutenir. Mais il faut aussi rester vigilant car l’on sait que la ligue arabe représente une association d’intérêts divergents. (…) L’UE doit définir très clairement sa stratégie. La Syrie c’est une pièce sur un échiquier compliqué. Si nous bougeons cette pièce, comment les coups vont-ils se jouer derrière ? Nous devons revenir à la base de la lutte qui se joue ici. L’histoire qui se joue en Syrie c’est celle d’une société qui se bat pour la démocratie et pour les droits. »
Enfin Hélène Flautre a demandé à ce qu’une pression maximale soit exercée sur les pays qui soutiennent encore le régime d’el-Assad, soit la Chine, la Russie, mais aussi l’Algérie. Elle souhaite que l’on reconnaisse le Conseil national syrien : « Il a ses défauts, mais il faut obtenir un dialogue politique pour l’aider à devenir un véritable interlocuteur politique de la future Syrie. »