Le Fonds monétaire international (FMI) préconise l’instauration de deux taxes sur les banques mais enterre celle sur les transactions financières. Eva Joly et Pascal Canfin y voient une grave occasion manquée de pénaliser les comportements les plus spéculatifs à l’échelle mondiale. Des analyses à lire sur leur blog :
Echos d’euro-écolos et
Justice, écologie, métamorphose.
En soutenant l’idée de deux nouvelles taxes sur les institutions financières dans le rapport qu’il publiera officiellement cette semaine, mais dont les grandes lignes ont été dévoilées dès mardi, le FMI assure le service minimum. En effet, un consensus est en train de se former en Europe et aux Etats-Unis sur la nécessité de taxer de manière spécifique les profits bancaires comme contrepartie aux privilèges dont le secteur bénéficie (accès à la monnaie banque centrale, garantie publique des dépôts…). Par ailleurs, la taxe destinée à couvrir le coût budgétaire net du soutien public fait quant à elle l’unanimité en Europe, conservateurs britanniques compris, et même aux Etats-Unis où l’administration Obama a annoncé sa volonté de voir le secteur bancaire rembourser intégralement l’argent public avancé pour le sauver.
Le véritable pas en avant du FMI dans le débat international sur ces sujets aurait été de soutenir la mise en œuvre d’une taxe sur les transactions financières. Or, le FMI, sous la responsabilité de Dominique Strauss-Kahn, vient plutôt de prendre le risque d’enterrer cette taxe. En Europe un consensus s’était formé pour soutenir cette idée si elle est appliquée au plan mondial. L’administration Obama avait clairement indiqué son opposition à une telle taxe. C’était donc au FMI d’arbitrer sur ce sujet. Il vient de le faire au détriment de la taxe sur les transactions financières, qui est pourtant complémentaire des deux autres taxes puisqu’elle contribuerait à pénaliser les comportements les plus spéculatifs et ainsi réduire la volatilité des marchés.
Il est paradoxal de voir que Dominique Strauss-Kahn en tant que directeur général du FMI enterre la taxe sur les transactions financières alors que le projet du Parti socialiste publié mardi 20 avril, et dont il sera peut-être le porteur en 2012, met justement l’accent sur la nécessité d’une telle mesure.
Un commentaire
Modifier le statut des banques de dépôts devrait être fondamental pour développer les économies nationales sur des entreprises solides , au lieu de spéculer les masses monétaires des épargnants sur les marchés financiers (créer de la valeur pour créer de la monnaie non fondée sur une productivité réelle et durable…).