Tunisie : une résolution pour renforcer la coopération et accompagner l’organisation d’élections libres

3 février 2011
Le Parlement européen a finalement adopté une résolution qui appelle les dirigeants de l’UE à soutenir la Tunisie pendant sa transition démocratique. Pour Hélène Flautre qui a déposé ce texte, les relations UE-Tunisie ont jusqu’à maintenant illustré les lacunes de la politique étrangère européenne. Il est grand temps de coopérer avec des pays-tiers dans le respect des droits de l’Homme.
L’Union européenne doit tirer les leçons de la Révolution de Jasmin qui a transformé la Tunisie ces dernières semaines. Les parlementaires ont voté aujourd’hui un texte qui salue la détermination du peuple tunisien « qui, poussé par des aspirations démocratiques légitimes et l’exigence d’une amélioration des conditions sociales, a mené son pays à un tournant politique historique ». Un texte qui remet également en cause les relations entretenues pendant des années par l’UE avec la Tunisie et son président déchu.

« En coopérant avec le régime dictatorial de Ben Ali, l’UE a largement bradé ses valeurs fondamentales, affirme Hélène Flautre, eurodéputée EELV. Il n’est cependant jamais trop tard pour bien faire. L’UE peut et doit opérer un changement de sa politique, avec notamment une utilisation radicalement différente de ses instruments à l’égard de la Tunisie. » Sans tarder, l’Union européenne doit d’abord appliquer les décisions de blocage des biens mal acquis par la famille Ben Ali et ses proches. Sur le long terme, il s’agit de modifier la diplomatie européenne et de réviser les politiques de voisinage. Comment ? En insistant sur le respect des valeurs fondamentales dans chaque accord conclu avec un pays-tiers et en accordant la priorité aux critères portant sur l’indépendance de la justice, le respect des libertés fondamentales, le pluralisme et la liberté de la presse et la lutte contre la corruption.

« Il est de notre responsabilité d’accompagner activement ce pays dans un processus de transition démocratique », poursuit la députée EELV. Selon le texte voté aujourd’hui, le soutien de l’UE à la Tunisie peut concrètement prendre différentes formes. Il peut être financier : le Parlement vient de demander à Catherine Ashton de réorienter, et pourquoi pas d’augmenter, les fonds des instruments de coopération UE-Tunisie. Il peut aussi être économique grâce par exemple à des prêts à taux bonifiés : « Il faut permettre à l’économie tunisienne de se diversifier et de donner des perspectives d’emplois qualifiés à la jeunesse tunisienne, dans le cadre d’un véritable contrat de développement favorisant les investissements productifs locaux et étrangers », lit-on dans le texte.

Pour Hélène Flautre, « plus rien ne doit être comme avant en Tunisie ni dans la région ». Pour prendre la mesure de ces changements et surtout encourager autant que possible la démocratie dans le monde, l’UE doit soutenir « toutes les composantes de la société civile et les acteurs du changement démocratique » en vue d’élections libres et transparentes.

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