UE-Tunisie : Catherine Ashton se contente d’assurer le service minimum
« En coopérant avec le régime dictatorial de Ben Ali, l’UE a largement bradé ses valeurs fondamentales. Il a fallu que le peuple tunisien vienne la rappeler à l’ordre en réaffirmant l’universalité des droits de l’Homme.
Force est de constater qu’en plénière, Mme Ashton n’a démontré aucune volonté de tirer les leçons des erreurs du passé et n’a fait qu’assurer le service minimum. La crédibilité de l’UE n’en sort pas renforcée, elle n’est pas encore au rendez-vous de la portée historique des évènements actuels.
Il n’est cependant jamais trop tard pour bien faire : l’UE peut et doit opérer un changement de sa politique, avec notamment une utilisation radicalement différente de ses instruments à l’égard de la Tunisie . Il est de notre responsabilité d’accompagner activement ce pays dans un processus de transition démocratique.
L’UE a tout intérêt à soutenir, de façon prioritaire, toutes les composantes de la société civile et les acteurs du changement démocratique. Des élections libres et transparentes exigent de garantir en amont l’indépendance du judiciaire comme la liberté d’expression et le pluralisme des médias. L’UE doit également entendre la demande du PE d’être pleinement partie prenante à la « task force » sur la Tunisie . Ce n’est ni plus ni moins que le respect des prérogatives parlementaires.
Enfin, l’UE doit impérativement se doter d’un envoyé spécial pour la Tunisie et revoir globalement la mise en œuvre des objectifs de la politique européenne de voisinage. Plus rien ne doit être comme avant en Tunisie ni dans la région ».