Une Hongrie autoritaire au cœur de l’Union européenne ?

6 janvier 2012
Les eurodéputés Europe Ecologie – Les Verts condamnent les nouvelles lois constitutionnelles entrées en vigueur début janvier en Hongrie. Aux côtés des milliers de citoyens hongrois atterrés par la montée du nationalisme dans leur pays et par le verrouillage de l’appareil d’Etat au profit de la majorité actuelle, les Etats-membres de l’Union européenne ne doivent pas rester silencieux.
Le 2 janvier dernier, plus de 70 000 personnes manifestaient dans les rues de Budapest pour dénoncer la nouvelle constitution hongroise, très nationaliste, tout juste entrée en vigueur. En instaurant des réformes controversées de la justice, de la loi électorale, de la banque centrale et des médias, elle renforce dangereusement le pouvoir du Premier ministre Viktor Orbán (FIDESZ) au pouvoir depuis avril 2010 et fort d’une majorité de deux-tiers au parlement national.

« Les attaques de Viktor Orbán sur la liberté de la presse, l’indépendance judiciaire, l’indépendance de la banque nationale et les sévères restrictions des droits de l’opposition sont des violations importantes des valeurs fondamentales de l’Union européenne », estime Daniel Cohn-Bendit. Le mardi 20 décembre 2011, avec l’eurodéputée verte allemande Rebecca Harms, il a adressé une lettre à José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, dans laquelle les deux co-présidents du groupe des Verts/ALE font part de leur inquiétude face au durcissement du régime politique hongrois.

Pour les écologistes, « les récentes réformes du chef de gouvernement hongrois ne respectent pas les traités de l’Union européenne » que la Hongrie a rejoint en 2004. Ils demandent par conséquent à l’exécutif européen de faire tout ce qui est en son pouvoir afin de s’assurer que la Hongrie ne piétinent pas les droits fondamentaux défendus partout ailleurs en Europe. Ils appellent les autres groupes politiques du Parlement européen à diligenter un rapport sur la situation dans le pays et à dénoncer les accès autoritaires de Viktor Orbán. En 2010, le Parlement a déjà, à plusieurs reprises, condamné ses méthodes antidémocratiques. Si rien n’est fait, « les citoyens hongrois vont commencer à douter du fait que l’UE prenne au sérieux ses propres principes… », ajoute Daniel Cohn-Bendit.

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