Une protection européenne pour les lanceurs d’alerte
«Nous souhaitons mon collègue et moi-même obtenir la confirmation officielle par la Commission européenne des propos tenus par sa représentante affirmant qu’aucune législation ou programme de protection des lanceurs d’alerte ne serait proposé par la Commission européenne. Si tel est le cas, si la Commission s’obstine à refuser aux lanceurs d’alerte un statut européen les protégeant, ce serait pour moi une erreur absolue. Leur garantir une protection devrait être une priorité démocratique. On pourrait alors légitimement se demander si Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission, n’aurait pas un problème avec les lanceurs d’alerte pour ne pas vouloir les protéger.
J’ai une conviction : dans ce Parlement, les lobbyistes sont plus forts que nous. Mais j’ai aussi une certitude : seule la société civile mobilisée peut arrêter tout cela et peut faire le changement.
Rarement une décennie à venir n’a été aussi importante pour notre avenir, pour l’avenir de la démocratie. Nous avons une énorme responsabilité en tant que membre du Parlement et de la société civile. L’avenir de nos démocraties, si nous ne laissons pas toute leur place aux contre-pouvoirs, dont les lanceurs d’alerte font partie intégrante, est tout à fait inquiétant.
J’attends donc avec impatience la réponse de la Commission et je souhaite qu’elle présente rapidement une proposition législative visant à mettre en place un programme européen efficace et complet de protection des lanceurs d’alerte.»
Pour Benedek JAVOR, Porte-parole du groupe des Verts sur la transparence :
«Jean-Claude Juncker a affirmé au début de son mandat que cette Commission serait la Commission de la transparence et qu’il comptait coopérer étroitement avec le Parlement Européen. La déclaration de la Commission lors de la conférence d’ignorer les demandes répétées du Parlement européen pour un standard minimum de protection des lanceurs d’alerte ne remet pas seulement en question la crédibilité de Monsieur Juncker et de sa commission. Elle envoie également un très mauvais signal aux potentiels lanceurs d’alerte sur l’engagement Européen à protéger ceux qui agissent dans l’intérêt général.»
La conférence « Un statut européen pour les lanceurs d’alerte » où sont également intervenus Julian Assange de Wikileaks et Sarah Harrison de la Fondation Courage est consultable en ligne et en intégralité ici : http://greenmediabox.eu/en/ct/93-A-European-statute-for-whistleblowers