Aider les paysan.ne.s en difficulté peut aussi être l’occasion de lutter contre la précarité alimentaire

Claude GRUFFAT et Mounir SATOURI ont envoyé une question écrite à Janusz Wojciechowski, Commissaire européen à l’agriculture, afin que ses services mobilisent deux outils inutilisés à ce jour en faveur notamment de la solidarité alimentaire.

Claude GRUFFAT, membre de la commission des affaires agricoles du Parlement européen déclare : « Les effets de la crise du coronavirus et du confinement affectent aujourd’hui presque tous les secteurs de production et particulièrement le secteur agricole. Parallèlement la question alimentaire devient de plus en plus problématique pour bien des personnes fragilisées socialement.
Notre responsabilité en tant qu’élus européens et institutions européennes est d’actionner tous les leviers à notre disposition afin d’aider les Européens et les Européennes à traverser cette période difficile. »

Mounir SATOURI, membre de la commission des affaires sociales du Parlement européen déclare : « C’est aujourd’hui que l’Union européenne doit affirmer avec force et par l’exemple sa raison d’être à nos compatriotes des 27 pays qui la composent et plus particulièrement auprès des plus fragiles. Les surplus de production ou les lignes budgétaires non totalement utilisées ne peuvent pas être avancés comme des fatalités du marché ou des règles financières face à des personnes qui sont en manque de nourriture en cette période de crise durable.».

Pour parer à l’urgence, la Commission s’est décidée récemment à prendre des mesures de marchés concernant l’ouverture du stockage privé, l’assouplissement des règles des programmes sectoriels nationaux, et les dérogations aux règles de concurrence sur les ententes.

Néanmoins, ces mesures d’urgence, dont nous nous réjouissons par ailleurs, sont assorties de moyens financiers très insuffisants. Leur efficacité en est donc extrêmement réduite. Il nous semble néanmoins que des possibilités existent pour les financer de façon plus ambitieuse. Dans cette optique nous avons demandé à la Commission européenne une réponse de sa part sur deux axes de travail inexploités et que nous avons identifiés :

  1. Pourquoi la Commission n’examine pas les marges sous plafonds non utilisées voire ne regarde-t-elle pas du côté des crédits hors budget de la PAC ?
    La crise est exceptionnelle et un soutien exceptionnel est nécessaire ! C’est notre sécurité alimentaire qui est en jeu. 

  2. De plus, afin de faciliter le rééquilibrage des marchés, pourquoi la Commission ne prévoit-elle pas d’inviter les États membres à apporter une aide aux retraits de volumes de production qui soit coordonnée, via l’article 222 du Règlement 1308/2013 et via les programmes opérationnels dans le secteur des fruits et légumes, ce qui permettrait de distribuer gratuitement des produits alimentaires à des populations marginalisées et en situation de précarité qui grossissent avec les effets de la crise ?

Assurer la sécurité alimentaire en soutenant les agriculteurs et agricultrices tout en étant solidaires des plus démuni.e.s est une priorité. Nous attendons désormais la réponse (obligatoire) de la Commission.

Partager cet article

Les commentaires sont fermés.