BREXIT : Monsieur Farage veut voir des avions au sol et 30 kilomètres de files de camion aux abords de Douvres
Karima DELLI, présidente de la Commission transports, a organisé trois auditions pour mesurer l’impact du Brexit sur chaque secteur des transports (aérien, routier, ferroviaire, maritime), qui nous relie aux îles Britanniques. Les conclusions de ces auditions ont pu être intégrées à une résolution du Parlement européen.
Pour Karima DELLI :
« La première conclusion, c’est que tous les acteurs des transports – opérateurs, infrastructures, industriels, syndicats de travailleurs et représentants des passagers – sont inquiets et demandent à la Commission européenne d’être informés le plus tôt possible. Pour rappel, la location des « slots » dans les aéroports par les compagnies aériennes ont lieu 9 mois en avance et c’est le temps au moins nécessaire pour envoyer des signaux clairs aux acteurs du secteur.
Deuxièmement, s’il ne devrait pas y avoir d’approche « secteur par secteur » dans l’accord de séparation, la résolution précise quand même qu’une attention particulière doit être apportée aux transports pour continuer d’assurer un haut niveau de connectivité de nos citoyens avec le Royaume-Uni. En prenant l’exemple du secteur aérien, la Commission transports a montré qu’il nous faut non pas une période de transition mais bien un accord de transition; qui souligne que, pendant toute la transition, les Britanniques devront respecter l’ensemble des obligations de l’UE et ne pourront ni diminuer les standards sociaux de leurs pilotes, ni sortir du marché carbone européen. Le risque est réel, vu que les Britanniques sont à l’origine des modèles les plus low-costs volant dans le ciel européen.
Pendant cette transition, de nouveaux accords devront être négociés: un accord aérien et de sécurité EU-RU, de même nature que les accords aériens que nous signons avec les pays tiers, ou encore un accord de libre-échange pour encadrer l’accès au marché européen sur les autres secteurs des transports, vu que c’est le chemin qu’a fait prendre Theresa May en refusant une adhésion possible au marché commun comme nos voisins de l’EFTA.
Enfin, pour répondre à Nigel Farage, qui a redit dans les débats qu’il ne souhaitait pas de période de transition, juste lui rappeler pour l’illustration que, sans accord de transition ou sans « deal » sur l’accord de retrait, l’ensemble des flottes aériennes Britanniques, qu’elles assurent les liaisons UE-RU ou qu’elles effectuent des trajets infra-européens, resteraient clouées au sol dès le 30 mars 2019, ce qui ne me semble pas être le souhait des citoyens Britanniques dont il se prétend être le porte-parole. »