David Cormand sur le rapport annuel de la Banque européenne d’investissement
Mercredi 6 juillet, David Cormand est intervenu sur le rapport annuel de la Banque européenne d’investissement.
Son intervention ⬇️
« C’est le rendez vous annuel pour faire le rapport de la Banque européenne d’investissement. Je suis ravi, pour la commission BUDG, avec mes collègues, d’avoir cette interaction avec vous. Il y a eu, à Lugano, une première conférence internationale sur la reconstruction de l’Ukraine où la BEI s’est engagée à participer à cette reconstruction. C’est l’occasion pour moi d’appeler à ce que cette reconstruction se fasse avec des critères qui, eux aussi, soient exigeants par rapport au monde d’après que nous voulons bâtir, bien sûr, en Ukraine, mais partout, également, en Europe.
L’occasion aussi d’attirer l’attention sur les transports, puisqu’il y a un document de travail qui sera présenté le 13 juillet. Et ce document, en l’état, permettra encore des investissements sur les routes et les autoroutes. Donc, il y a encore des travaux et des évolutions à faire.
Sur ce qui est notre objectif depuis 2019, c’est-à-dire de transformer la Banque européenne d’investissement en banque du climat, il y a eu des avancées de faites depuis 2019, avec des changements importants dans les politiques de la BEI, avec la Climate Bank Roadmap, qui a entériné plusieurs engagements importants, dont les 50% de prêts pour le climat, notamment, et la fin du financement des énergies fossiles, cette année, mais qui est un peu ternie avec les centaines de millions d’euros qui ont été investis durant la période de transition sur des projets gaziers.
Nos demandes spécifiques, c’est un travail de fond nécessaire sur les intermédiaires financiers qui servent de relais pour dépenser l’argent de la BEI sur lesquels on n’a pas toujours la visibilité qu’on souhaiterait avoir.
Une attention aussi particulière, et c’est une des nouveautés du rapport de cette année sur la question agricole, pour que nous accompagnions spécifiquement des projets agricoles qui soient compatibles avec les enjeux climatiques, mais spécifiquement aussi sur la condition du bien-être animal. C’est aussi quelque chose qu’on a souhaité inclure dans le rapport de cette année, et donc ne pas financer des élevages intensifs.
Et puis aussi, il y a une question importante, qui a fait l’actualité, à Lisbonne, il y a quelques jours, sur le fait de ne pas financer l’activité minière dans les fonds des océans. C’est quelque chose qui est extrêmement explosif et qu’on doit vraiment veiller à surveiller puisqu’il y a une tentation de continuer la conquête minière, y compris dans les fonds océaniques et les océans sont déjà soumis à beaucoup de pression avec le changement climatique qui altère la capacité des océans à accueillir la vie et donc, bien sûr, les activités minières sur ces milieux fragiles seraient une catastrophe.
Et puis, je voulais finir sur des petits progrès qu’on pourrait faire sur la question de la transparence et des droits humains. Là encore, la BEI a évoluée, mais il y a des nouveaux standards environnementaux et sociaux qu’on doit continuer à développer, des nouvelles politiques de transparence. Je sais, notamment, qu’en 2010 encore, quasiment 100% des rapports qui étaient soumis au Conseil d’administration de la BEI étaient publics trois semaines avant ces conseils d’administration et là, on a chuté à un pourcentage de 60%. Or, c’est très important d’avoir connaissance de ces rapports pour, avant qu’ils soient soumis au CA de la BEI, pouvoir vérifier les impacts, notamment environnementaux ou sociaux, que ces engagements financiers de la BEI peuvent avoir.
Bravo pour les efforts qui ont été entrepris depuis 2019. Pour avoir une véritable et robuste banque du climat, il y a encore du travail à faire. C’est normal, ça ne se fait pas en quelques jours, en quelques mois. Mais on a des pistes et des idées pour vous accompagner dans cette évolution. »
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