Des journalistes à nouveau pris pour cible en Cisjordanie

4 septembre 2024

Depuis une semaine, l’armée israélienne mène une opération militaire dans plusieurs villes de Cisjordanie au cours de laquelle de nombreuses violations du droit international et des droits humains sont observées. Des journalistes ont notamment été pris pour cible.

Les images qui nous parviennent de Cisjordanie sont glaçantes : les soldats israéliens ouvrent le feu pour intimider les journalistes. Des bulldozers détruisent les routes et empêchent les ambulances de passer. Des dizaines de Palestiniens ont été tués à Jenine, Naplouse, Hebron… Des centaines d’autres ont été emprisonnés.

Avec cette opération militaire, Israël s’engage toujours plus dans le sens contraire de l’avis de la Cour Internationale de Justice (CIJ) qui lui demande de se retirer totalement des territoires occupés et mettre fin à la colonisation. En effet, dans son avis consultatif rendu le 19 juillet 2024, la CIJ rappelle que les Etats sont « tenus de ne pas prêter assistance au maintien de la situation créée par l’occupation israélienne », et qu’ils « ont l’obligation de s’assurer qu’Israël respecte le droit international humanitaire ».

Au nom du respect du droit international et des droits humains, l’UE doit donc agir. L’accord d’association avec Israël est un des meilleurs leviers à disposition des Etats membres pour inciter Israël à respecter le droit international et les droits fondamentaux des Palestiniens. Cet accord commercial avait pour but d’encourager le processus de paix, mais pour être sûr qu’il participe bien à atteindre cet objectif, l’article 2 conditionne toutes les dispositions de cet accord au respect des droits humains par les parties. Il est donc de notre devoir de le suspendre.

Alors que Netanyahou prend le parti de nier complètement la Cisjordanie et la Jérusalem-Est palestiniennes, l’UE se doit de réagir fermement et concrètement.

En aucun cas, le génocide en cours à Gaza ne doit rester impuni. Ne rien faire, c’est laisser faire le gouvernement israélien : l’exact inverse de ce que la Cour Internationale de Justice attend de nous. Ne rien faire, c’est se rendre complice d’un élargissement des massacres à la Cisjordanie, comme le craint Francesca Alabanese, Rapportrice spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens.

Rappelons que depuis la réponse israélienne au lendemain du 7 octobre, plus de 640 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie et les journalistes sont régulièrement pris pour cible par l’armée israélienne.

 

Mounir Satouri

Partager cet article

Les commentaires sont fermés.