Les eurodéputés réclament la sortie du glyphosate
Alors que les écologistes européens ont publié une nouvelle étude montrant les nombreuses alternatives au glyphosate et que les États membres doivent se prononcer le 25 octobre sur le renouvellement de l’autorisation de cette molécule dangereuse, le sujet était également à l’agenda du Parlement européen cette semaine.
Le texte, passé à une large majorité (39 pour / 9 contre / 10 abstentions) s’oppose à la proposition de la Commission européenne qui veut accorder au glyphosate un nouveau sursis de 10 ans. Un compromis a été trouvé entre groupes politiques pour demander une sortie dans un délai de 3 ans maximum. Pour les écologistes c’est là un signal clair envoyé aux capitales européennes.
Nous demandons depuis longtemps l’interdiction de cette substance qui enferme de nombreux agriculteurs dans un modèle économique insoutenable et nous empoisonne tout comme la faune et la flore qui nous environnent. Ce vote intervient d’ailleurs le jour même où une étude confirme la disparition de près de 80% des insectes européens suite à l’usage massif de pesticides. Et pourtant les alternatives existent comme le démontre l’étude que nous publions cette semaine sur les alternatives au glyphosate avec le réseau PAN-Europe. L’eurodéputée écologiste Michèle RIVASI rappelle que « les agriculteurs ayant opté pour des techniques agricoles alternatives aux pesticides sont chaque jour plus nombreux et réussissent. Si la transition demande des efforts, le pari d’une agriculture respectueuse de l’environnement libérée de la dépendance à l’industrie chimique est non seulement réalisable mais également rentable à moyen terme ». C’est là le message des femmes et hommes rencontrés aux quatre coins de l’Europe qui ont accepté de témoigner dans ce court documentaire que nous avons réalisé sur un « Avenir sans herbicide ».
Le vote des élus de la Commission Environnement est donc « une nouvelle victoire engrangée aujourd’hui » juge Michèle RIVASI qui reconnaît que « le scandale des Monsanto Papers révélant la dissimulation et la falsification des données scientifiques par Monsanto a sans aucun doute permis ces avancées ». La mobilisation de la société civile en Europe en réponse de ces scandales a été remarquable puisque l’Initiative Citoyenne Européenne Stop Glyphosate, que nous soutenons depuis sa création, a par exemple atteint les seuils nécessaires à sa validation à une vitesse record et a d’ores et déjà été enregistrée officiellement par la Commission européenne. L’intention des parlementaires européens doit maintenant être confirmée lors du vote de l’ensemble du Parlement européen mardi 24 octobre.
Mais ce seront bien les États qui auront le mot de la fin mercredi 25 octobre à travers leurs représentants au sein d’un comité d’experts qui devront prendre position pour ou contre (ou s’abstenir) la proposition de la Commission européenne. A ce stade, peu de pays se sont clairement engagés à voter contre le renouvellement de 10 ans mais beaucoup pourraient s’abstenir comme l’Allemagne. La majorité dite « qualifiée » nécessaire pour le renouvellement ou non du glyphosate ne devrait donc pas être atteinte. Même si, légalement, la Commission européenne pourrait in fine décider seule, celle-ci a annoncé qu’elle ne le ferait pas si les États étaient trop divisés. Le vote au Parlement européen vient donc rappeler la pression citoyenne et parlementaire pour en finir avec le glyphosate car quand l’amour devient toxique mieux vaut se séparer.
Pour consulter le texte de la résolution : http://bit.ly/2l1jlob
Un commentaire
Bonjour, je pense qu’il faudrait organiser une pétition traduite pour tous les citoyens européens contre les pesticides. Sinon les décisions se prennent hors de l’avis des gens…