Homophobie : luttons contre la stigmatisation, l’exclusion et la violence

En cette Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHOT 2018), rappelons-nous qu’il reste encore beaucoup à faire pour que ces fléaux cessent d’empêcher nos concitoyen-ne-s de vivre leur vie comme ils l’entendent.

En France les actes LGBTphobes sont en hausse constante : insultes, discrimination à l’embauche, agressions ou stigmatisations. Le dernier rapport de SOS homophobie est édifiant à cet égard : l’association a recensé 15% d’agressions physiques homophobes supplémentaires en 2017. Il est inacceptable que l’intolérance soit devenue la norme. Nous devons faire plus pour lutter contre ce fléau.

Cela commence par l’éducation, en luttant par exemple contre certaines expressions qui perpétuent la haine de l’autre. Des insultes qui sont autant d’agressions quotidiennes qui banalisent l’homophobie. Cette homophobie ordinaire, nous la condamnons fermement. À la radio, à la télé, sur Internet, mais aussi au travail ou dans la rue, l’intolérable impunité de la violence verbale doit cesser, pour que les générations à venir n’aient plus à la subir. Nous regrettons à ce titre le manque de volonté des entreprises dans la lutte contre l’homophobie, comme en atteste un récent sondage commandé par l’association Le Refuge.

L’homophobie blesse et l’homophobie isole. L’exclusion familiale, qui touche de nombreux jeunes gays, lesbiennes, bisexuel-le-s, trans, nécessite un accompagnement de tout-e-s celles et ceux qui traversent des périodes de détresse, parfois lorsqu’ils/elles sont mineur-e-s. À ce titre nous ne remercierons jamais assez le travail des associations, que les pouvoirs publics ont la responsabilité de soutenir et de financer. Des pouvoirs publics qui par ailleurs contribuent à aggraver les préjugés et discriminations affectant la communauté LGBT, en imposant des restrictions au don du sang. Nous demandons la suppression de cette disposition.

L’homophobie tue, ici et ailleurs. L’intolérance est un poison qui se diffuse aisément, et nous demandons à ce que la France œuvre à lutter, partout, contre l’oppression de minorités, quelles qu’elles soient. Cette intolérance est inscrite dans la loi de certains pays qui criminalisent l’homosexualité, incitant à la violence ou jetant en prison des personnes LGBT. Dans 8 pays, l’homosexualité est passible de la peine de mort. Des pays avec qui l’UE a des relations commerciales qui devraient être conditionnées au respect des droits fondamentaux de toutes et tous

La France a finalement la responsabilité d’accueillir les personnes persécutées pour leur orientation sexuelle. Les nombreuses personnes LGBT contraintes de fuir leur pays doivent trouver en France la solidarité et l’acceptation qu’elles n’ont pu trouver ailleurs, comme c’est le cas de ce jeune militant homosexuel qui a quitté la Guinée après que son compagnon a été brûlé sous ses yeux. La France doit apporter protection et asile aux personnes LGBT menacées de par le monde, comme le souhaitent une majorité des Français (selon le même sondage). Nos concitoyen-ne-s sont conscient-e-s des menaces mortelles qui pèsent sur les personnes LGBT tout autant que du devoir de solidarité qui s’impose.

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