Le groupe Verts-ALE réclame une réorientation des politiques agricoles

7 février 2024

Suite aux manifestations des agriculteurs à travers l’Europe, le Parlement a inscrit à l’agenda du mercredi 7 février un débat intitulé : « Donner aux agriculteurs et aux communautés rurales des moyens d’action – dialogue pour une agriculture européenne qui soit durable et correctement rémunérée ».

Les politiques agricoles ne fonctionnent pas. Elles sont totalement engoncées dans un agenda économique néolibéral soutenu par la Commission européenne et les partis au pouvoir. C’est une bombe à retardement. À la disparition alarmante des fermes à taille humaine de cette décennie, s’ajoutent des perspectives tout aussi préoccupantes pour les années à venir. Seule une poignée de gros exploitants et des firmes agroalimentaires et chimiques bénéficient de ce système. Les mêmes qui prétendent défendre les paysannes et les paysans. Pendant ce temps, la majorité d’entre eux ne vivent pas de leur travail.

Le groupe Verts-ALE n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme et de réclamer une refonte de la Politique agricole commune (PAC). Le groupe Verts-ALE est le seul à avoir unanimement voté en 2021 contre la pseudo-réforme de la PAC en vigueur depuis 2023.

Déclaration de Benoît Biteau, premier vice-président de la commission de l’agriculture et du développement rural :

« Les protestations des agricultrices et des agriculteurs ne nous surprennent pas.
Pendant trop longtemps, les politiques agricoles de l’Union européenne ont favorisé les intérêts des gros exploitants au détriment des petites exploitations. Le modèle économique qui a prévalu a aggravé la précarité et la volatilité des revenus. Il a également généré des dépendances au profit, notamment, des industries chimiques dont le secteur peine à se défaire.
Aujourd’hui, nos agricultrices et nos agriculteurs sont pris en étau entre les coûts élevés d’intrants et des prix de vente au détail bas. Le groupe Verts-ALE appelle la Commission européenne à lancer une enquête pour évaluer l’impact des puissants oligopoles agroalimentaires sur les revenus des agricultrices et des agriculteurs. Il lui demande également de proposer des lignes directrices afin d’établir une taxe sur les profits exceptionnels dans l’agroalimentaire. Le produit de cette taxe doit financer l’adaptation des paysannes et des paysans face au changement climatique, une mesure de stabilisation du revenu indispensable.
Par ailleurs, il est nécessaire de mettre fin à toute concurrence déloyale. C’est pourquoi nous demandons d’enterrer l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur.
La Commission doit également rapidement proposer une révision de la Directive sur les Pratiques commerciales déloyales. Il faut interdire la revente à perte et garantir des contrats qui couvrent les coûts de production. Une réforme en profondeur de la PAC est nécessaire pour garantir une répartition équitable des aides, la création d’emplois ruraux et des progrès dans la transition écologique.
Préserver le système actuel en cherchant à colmater les brèches n’est pas tenable. Les prétendues concessions de certains gouvernements, ou de la Commission, au détriment de la préservation de la nature, autrement dit l’outil de travail des agricultrices et des agriculteurs, ressemblent plus à de l’enfumage qu’à une planification solide pour le secteur. »

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