Le Parlement européen décrète l’état d’urgence climatique

Ce jeudi 28 novembre 2019, le Parlement européen a voté en faveur d’une résolution décrétant l’urgence climatique et demande à la Commission et aux États membres d’agir immédiatement afin de contenir la hausse des températures mondiales en dessous de 1,5°C. Toutefois, contrairement à la résolution initialement proposée par Damien Carême et Karima Delli au nom du groupe des Verts/ALE, le texte de la résolution ne contient pas d’engagements précis ni concrets.

Le groupe des Verts/ALE presse donc l’UE à prendre des mesures concrètes en conséquence de cet état d’urgence, et à défendre une position ambitieuse au sommet climatique de la COP 25 à Madrid – sommet qui a également fait l’objet d’une résolution votée ce jour.

Réaction de Damien Carême :

« Je me réjouis que le Parlement européen décrète l’état d’urgence climatique, car il y a bel et bien urgence ! C’est un signal fort envoyé au reste du monde et un pas historique qui doit être suivi d’actes.

Nous attendons de la Commission européenne que toutes les propositions à venir soient en phase avec l’Accord de Paris. Aucun euro du prochain budget de l’UE ne doit financer des projets liés aux énergies fossiles. Aucun accord commercial ne doit être signé s’il est contraire à nos objectifs climatiques.

Cette résolution d’urgence ne doit pas rester qu’un symbole. J’aurais d’ailleurs préféré qu’elle soit accompagnée d’engagements plus concrets et plus détaillés de la part de ce Parlement, comme nous l’avons proposé au départ. J’appelle mes collègues député.e.s qui ont voté cette résolution à agir et voter en conséquence dans les cinq ans à venir. Nous serons vigilant.e.s ! »

Réaction de  Karima Delli :

Cette déclaration d’urgence climatique au niveau européen est une victoire pour le climat. Au lendemain de l’élection de la nouvelle Commission, le Parlement Européen envoie un message très clair : la Commission ne peut pas fermer les yeux sur la priorité écologique. Nous avons maintenant l’appui du Parlement pour exercer une pression constructive sur la Commission.

Cependant, si nous maintenons la politique actuelle, nous irons vers des températures de +4 degrés à la fin du siècle, avec de nombreux risques d’emballement. Cette déclaration a une portée symbolique historique mais malheureusement aucun pouvoir contraignant. C’est la raison pour laquelle nous continuerons à défendre des mesures pour atteindre -65% de GES d’ici 2030, et la neutralité carbone d’ici 2040 pour espérer maintenir le réchauffement sous 1,5° comme le sitpule l’accord de Paris  une profonde réforme de la PAC, aucun euro dans les énergies fossiles et une refonte de la politique commerciale européenne.

 

Contexte

Mardi 26 novembre, les Nations Unies ont publié un rapport prévoyant une augmentation de la température mondiale de 3,9 degrés Celsius d’ici la fin du siècle si aucun effort drastique n’était réalisé dans les années à venir. Pour la seule Union européenne, le rapport recommande une réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 65% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

Trois revendications centrales du Groupe des Verts/ALE étaient mises au vote sous forme d’amendement ce jour :

– Toutes les propositions législatives et budgétaires doivent être examinées du point de vue de leur pertinence par rapport au changement climatique. La Commission européenne doit veiller à ce que toutes les propositions répondent à l’objectif de limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 degré, à ce que la neutralité climatique soit atteinte au plus tard en 2040 et à ce que la biodiversité soit protégée ;

– La Commission européenne doit présenter une loi le climat dans le but de limiter les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 65 % d’ici 2030  ;

– Le budget pluriannuel de l’UE ne doit pas financer des projets en contradiction avec les objectifs de l’accord de Paris et la protection de la biodiversité.

 

Références

Programme des Nations Unies pour l’environnement : Rapport sur l’écart des émissions 2019

https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/30797/EGR2019.pdf?sequence=1&isAllowed=y

 

 

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Un commentaire

  • Hélène Astric dit:
     - 

    Bonjour, se préoccuper de limiter les gaz à effet de serre en ciblant uniquement les transports, je suis persuadée que c’est insuffisant. Pourquoi ne pas parler autant de l’élevage intensif extrêmement consommateur de ressources (céréales, EAU, environnement, …) et de l’hyper consommation de vêtements qui est un secteur parmi les plus polluants et du fait que notre façon de vivre en Europe fait mourir des milliers de gens sur la planète ou les esclavagisent de façon totalement scandaleuse ?
    Je suis très engagée dans mon lycée et dans ma commune pour le développement durable et je constate que l’information manque cruellement sur ces secteurs, et donc les gens ne sont pas conscients de ce qu’ils pourraient faire pour améliorer la situation. Il y a des solutions pour mieux respecter la nature et TOUS les êtres vivants.
    Merci de mettre tout en œuvre pour que les générations actuelles et futures continuent à vivre ! Hélène Astric

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