Loi d’orientation des Nouvelles mobilités (LOM) : bien mais peut mieux faire

26 novembre 2018

Réaction de Karima DELLI suite à la présentation par le gouvernement, ce lundi 26 novembre, de son projet de loi d’orientation des Nouvelles mobilités.

Pour Karima DELLI, Présidente de la Commission Transports du Parlement européen :

« C’est un moment important car nous l’attendions depuis des mois! Ce texte ne peut être seulement une réponse aux gilets jaunes mais doit être un texte fondateur qui remet ce secteur au centre de la lutte contre le réchauffement climatique.

C’est pour cette raison que l’abandon d’éventuels péages urbains n’est pas une bonne nouvelle. Certes, ces péages pouvaient être perçus comme des « permis à polluer » pour les plus riches, mais il existait des moyens pour y remédier. Il aurait fallu les accompagner d’autres mesures en faveur des infrastructures existantes, en lien avec les régions notamment, pour améliorer les réseaux de transports en commun. Dans les grandes villes, les habitants ne respirent plus, c’est une question de santé publique. Ce recul n’est donc pas une bonne nouvelle pour les poumons des habitants des grandes agglomérations.

Il y a cependant des points positifs dans ce projet de loi. Par exemple, plus de compétences pour les territoires pour gérer leurs transports en commun ou encore la mise en place d’un forfait mobilité destiné à remplacer l’indemnité kilométrique vélo en s’ouvrant aussi au covoiturage.

Mais on sent bien que le verrou de Bercy est passé par là. Pour rénover nos petites lignes ferroviaires, pour améliorer nos transports collectifs, pour favoriser le vélo, nous avons besoin de moyens financiers. L’un des moyens était la mise en place d’une redevance poids-lourds, je regrette que cela soit reporté alors même que nous en avons voté le principe récemment au Parlement européen.

Enfin, je regrette également que dans la programmation des infrastructures, nous retrouvions par exemple le « Lyon-Turin » alors même que l’Italie a remis en cause ce projet ces derniers mois. Plus nous nous entêtons, plus ce projet va coûter cher à l’Etat.

C’est la vision globale de nos déplacements qui doit évoluer et être mise au service du climat et de la lutte contre la pollution de l’air. Pout que cela soit compris, il faut de l’équité fiscale et mettre fin aux avantages fiscaux des plus polluants comme pour l’aviation et les poids-lourds. »

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