L’urgence d’une mission européenne de recherche et de sauvetage en Méditerranée
Jeudi 13 juillet, les députés européens se sont prononcés en faveur d’une mission européenne de recherche et de sauvetage en Méditerranée.
Le naufrage de Pylos en Grèce des 13 et 14 juin, qui a entraîné la mort de plus de six cents femmes, enfants et hommes, est le dernier drame en date d’une trop longue série en Méditerranée, la route migratoire la plus meurtrière au monde. Le groupe Verts/ALE demande depuis longtemps la mise en place d’une mission de recherche et de sauvetage en Méditerranée coordonnée par l’Union européenne ainsi que la fin de la criminalisation de ceux qui assistent les chercheuses et chercheurs de refuge.
Déclaration de Damien Carême, eurodéputé Verts/ALE et membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures :
« L’obsession des gouvernements de l’Union européenne à fermer et militariser leurs frontières et à dissuader et criminaliser ceux qui se substituent à leurs devoirs humanitaires tue. Sauver des vies en mer doit être notre priorité absolue !
S’agissant du naufrage de Pylos, d’abord. Une enquête internationale indépendante et transparente doit faire toute la lumière sur ce qui s’est passé lors de ce terrible drame et déterminer les éventuelles responsabilités des garde-côtes grecs. L’Union européenne et ses États membres doivent aider les autorités grecques à identifier les corps et rechercher les personnes disparues ainsi qu’à garantir un traitement humain et digne aux survivant·e·s. Cela doit inclure la relocalisation des rescapé·e·s, prioritairement dans des pays où ils ont des liens familiaux et où ils peuvent recevoir des soins adéquats.
Pour que les politiques européennes cessent de tuer, les actes doivent maintenant suivre les principales recommandations de cette résolution. En priorité, l’Union européenne et ses États membres doivent cesser immédiatement toute coopération avec les garde-côtes libyens accusés par l’ONU de crimes contre l’humanité. L’Union européenne a la responsabilité humanitaire et le devoir moral de secourir les personnes en danger, non à les refouler illégalement vers l’enfer libyen. Les ONG de sauvetage en mer ne doivent plus être criminalisées ou leurs missions entravées mais bien au contraire, bénéficier de fonds européens pour poursuivre leurs missions vitales. Enfin, et surtout, une mission européenne de recherche et de sauvetage coordonnée par l’Union européenne doit être instaurée. C’est la seule manière de faire cesser ces naufrages meurtriers qui alimentent les cimetières marins que sont devenues nos frontières extérieures.«
Intervention de Damien Carême en plénière
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