Pourquoi l’UE ne doit pas remettre en cause l’aide humanitaire à la Palestine
Samedi 7 octobre, le monde entier a été témoin de l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas contre la population civile israélienne. Depuis, les représailles de l’armée israélienne à l’encontre des Palestinien·ne·s ainsi que l’intensification du blocus de Gaza mettent en danger des milliers de vies civiles palestiniennes. Des centaines de morts innocentes sont déjà à déplorer. Cette situation appelle des réactions de la part des institutions internationales.
L’Union européenne a rapidement témoigné de notre soutien au peuple israélien et de toute notre détermination à apporter toute l’aide nécessaire. Toutefois, concernant la situation des populations civiles palestiniennes, l’Union a émis des signaux contradictoires.
Lundi, le Commissaire européen hongrois, Olivér Várhelyi, a annoncé, unilatéralement, la suspension du versement des fonds d’aide au développement pour la Palestine. Le lendemain, un communiqué de la Commission dédit le hongrois et assure qu’aucun versement ne sera suspendu : il est toutefois annoncé qu’une « réévaluation » des fonds de l’Union européenne à destination de la Palestine sera menée.
L’instrumentalisation par les responsables politiques européens du conflit israélo-palestinien n’est pas nouvelle : chaque année, lors des négociations budgétaires, les groupes conservateurs et d’extrême-droite tentent de remettre en question l’aide à la population palestinienne.
Dans la crise actuelle, suspendre les budgets d’aide humanitaire et d’aide au développement du territoire palestinien serait, en plus d’être particulièrement inhumain, tout à fait contre-productif. Ces fonds permettent de répondre à des besoins vitaux pour la population, pour pallier, notamment, le manque de nourriture, d’eau courante, etc. D’après la Commission européenne elle-même, en 2022, 2,1 millions de Palestinien·ne·s ont eu besoin de cette aide humanitaire, sur une population totale de 5,3 millions.
En supprimant toute possibilité de conditions de vie moins indécentes, l’Union ne ferait qu’alimenter le terreau duquel le Hamas tire son influence et, ainsi, déstabiliser encore plus la région. Mais surtout, cette logique revient à essentialiser les Palestiniennes et les Palestiniens en les assimilant aux terroristes du Hamas, ce qui est inacceptable et infâme.
La mobilisation du budget européen à destination des Palestinien·ne·s est indispensable pour assurer leur survie. Il sera même nécessaire d’en augmenter les enveloppes. Non seulement, la situation humanitaire risque de se détériorer, mais encore les infrastructures civiles comme les écoles ou les hôpitaux, détruites par les bombardements, devront être reconstruites.
L’intransigeance de l’Union européenne en faveur des droits humains doit être constante.
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