Rana Plaza : nous devons rendre la filière textile durable

Ce drame a permis des avancées, notamment, une législation française et européenne sur la responsabilité des entreprises multinationales, où qu’opèrent leurs filiales, quant au respect des droits humains et du droit environnemental.

Pour autant, la crise de la COVID-19 nous rappelle la vulnérabilité du secteur et les transformations nécessaires. Pour les écologistes, la relocalisation de l’économie est primordiale, mais elle doit s’accompagner d’une révision des accords de libre-échange et des accords de l’OMC afin d’intégrer des considérations sociales et environnementales véritablement contraignantes. De même, les règles européennes de marchés publics devront être révisées pour y introduire des critères locaux et équitables.

Le 23 avril, 65 ONG européennes de défense de l’environnement et des droits humains ont publié une stratégie visant à rendre la filière textile réellement durable. Elles proposent une série d’actions législatives et non-législatives pour développer des chaînes de valeur textiles plus équitables et plus durables. Europe Écologie soutient cette stratégie qui demande un devoir de vigilance des entreprises en matière de droits humains et de protection de l’environnement, des règles environnementales plus strictes, la fin des pratiques d’achat déloyales, une meilleure application de la loi dans les pays producteurs et des contraintes plus strictes en termes de politique commerciale, afin d’utiliser le pouvoir de marché de l’UE pour favoriser les pratiques de production durable dans le secteur textile.

Le drame du Rana Plaza, comme la crise de la COVID-19, sont des alertes que nous devons écouter : nous devons changer le système actuel pour aller vers un monde solidaire où l’économie est au service de l’humanité et cela quel que soit son lieu de naissance.