Cryptomonnaies : un règlement MiCA peu sensible à l’aspect environnemental
Étant donnée l’émotion générale suscitée par le texte de MiCA (Market in Crypto Assets), et l’importante quantité de courriels qui ont été adressés eurodéputé·e·s de la commission des Affaires économiques et monétaire, voici quelques explications concernant la position du groupe Verts/ALE au Parlement européen sur ce dossier.
Lors des négociations en commission des Affaires économiques et monétaires sur le règlement relatif aux marchés des crypto-actifs (MiCA), nous demandions, avec d’autres groupes, de faire état des considérations environnementales sur les cryptomonnaies. Il n’a, à aucun moment, été question de mettre fin au Bitcoin ou à toute autre autre cryptomonnaie.
Nous demandions d’examiner : la consommation d’énergie, les émissions de CO2, l’importante production de déchets électroniques et le mécanisme de consensus (protocole numérique) utilisé pour valider les transactions.
Le but ? Identifier les mécanismes de consensus non durables fonctionnant à grande échelle et qui risqueraient d’empêcher d’atteindre les objectifs environnementaux et climatiques que s’est fixé l’Union européenne.
Les mécanismes de consensus peuvent être très destructeurs pour l’environnement. C’est notamment le cas du « proof of work » utilisé par les réseaux Bitcoin et Ethereum. Ce mécanisme repose sur des machines qui résolvent des calculs complexes en échange de crypto-actifs.
Aujourd’hui, ce mécanisme a débouché sur d’immenses fermes minières dotées de composants électroniques très énergivores qui sont remplacés très rapidement car ils deviennent vite obsolètes.
Cela produit des tonnes de déchets électroniques en plus d’émettre énormément de CO2, sachant que ces gigantesques fermes minières sont alimentées par des centrales à combustible fossile. Le réseau Bitcoin est responsable à lui seul de 65,4 millions de tonnes de CO2 par an, quasiment autant qu’un État.
Notre objectif n’était pas d’interdire « proof of work » mais d’inciter les crypto-actifs à développer des solutions durables, avec une période de transition raisonnable. Par exemple, Ethereum change actuellement de mécanisme de consensus et passe au « proof of stake » bien moins énergivore.
La proposition n’a pas été adoptée dans le cadre du règlement MiCA, mais elle a permis de sensibiliser à l’importance de la question environnementale des cryptomonnaies.
Et, spoiler à toutes celles et tous ceux qui seraient énervé·e·s : Mica n’interdit rien. Il pose un cadre réglementaire.
Le texte doit maintenant être voté en plénière du Parlement européen avant d’être négocié avec les 27 États membres de l’Union.
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