Rencontres des jeunes européens EYE : un comportement inadmissible de l’extrême-droite

15 octobre 2021

Les 8 et 9 octobre, des centaines de jeunes ont pris part aux Rencontres des jeunes européen·ne·s (European Youth Event – EYE 2021) à Strasbourg. Le groupe #DiasporaVote, qui était soutenu par deux députées Verts/ALE et une élue du groupe Socialistes et démocrates, a fait face à des intimidations de la part de jeunes invité·e·s par des eurodéputé·e·s d’extrême-droite. Saskia Bricmont et Salima Yenbou dénoncent des faits inadmissibles.

Les Rencontre des jeunes européen·ne·s devaient être une fête. Elles laisseront finalement un goût amer à 50 de ses participantes et participants, invité·e·s dans le cadre du programme #DiasporaVote. Leur atelier intitulé « Vérifiez vos préjugés : devenez un allié antiraciste » a été la cible d’un groupe de militantes et de militants d’extrême droite. « Alors que l’atelier était en cours, environ dix jeunes personnes ont décidé de perturber notre atelier et de provoquer ses participant·e·s », déplore Céline Fabrequette, coordinatrice du programme #DiasporaVote.

Les participantes et participants ont essuyé des rires, des moqueries, des interruptions à répétition, se sont vu·e·s affirmer que l’Europe serait « blanche et chrétienne » et que les blancs et les blanches aussi sont victimes de racisme et de « colonialisme culturel »… Un peu plus tard dans la journée, un autre atelier, organisé par FEMYSO, était la cible du même procédé. « La répétition de ces attaques ne laisse pas de doute sur le fait qu’il s’agit d’une action coordonnée », estime Céline Fabrequette. « Ce type de comportement est d’autant plus dommageable que le programme #DiasporaVote vise à rapprocher des institutions des jeunes qui en sont éloigné·e·s », conclut-elle.

Les services du Parlement sont intervenus pour demander aux fautrices et aux fauteurs de troubles de quitter les ateliers. Cela ne les a pas empêché·e·s de poursuivre leurs attaques, cette fois en s’en prenant aux participantes et aux participants à ces ateliers qui portaient sur l’égalité, la diversité et l’inclusion, sur les réseaux sociaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Demande d’enquête

Les députées européennes écologistes française Salima Yenbou et belge Saskia Bricmont, ainsi que la députée européenne socialiste belge Marie Arena (qui parrainait elle aussi des membres de #DiasporaVote) ont préparé un courrier qui sera adressé à la présidence du Parlement, après avoir recueilli les cosignatures de nombreuses et nombreux autres député·e·s européen·ne·s. Ce courrier demande au Parlement d’enquêter sur ces faits, afin de déterminer dans quelle mesure ces événements graves se sont déroulés, d’identifier les parties responsables et de déterminer si ces perturbations ont été préméditées et organisées. Les trois eurodéputées demandent également que les responsables assument les conséquences de leurs comportements. Le code de conduite de EYE 2021 indiquait clairement que « les comportements et propos humiliants ou discriminatoires et le harcèlement ne seront pas tolérés lors de l’EYE 2021 ».

Le courrier, qui sera adressé à la présidence du Parlement européen, insiste sur le fait que cette institution devrait être un modèle de respect et de tolérance. Pour les élues écologistes qui ont parrainé ces jeunes désireuses et désireux de participer au programme EYE, ces déplorables incidents confirment, malheureusement, qu’il reste beaucoup à faire pour bâtir une société sans discrimination et inclusive.

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Mise à jour le 15 novembre 2021

Le 12 novembre 2021, David Sassoli, le président du Parlement européen, a répondu à la demande initiée par Salima Yenbou, Saskia Bricmont et Marie Arena d’ouvrir une enquête sur les discours haineux visant des jeunes issu·e·s de la diversité survenus lors du EYE. Par ailleurs, il affirme que des mesures seront aussi prises pour éviter que cela ne se reproduise à l’avenir. Cette condamnation envoie un signal fort : il n’y a pas de place pour le racisme et la haine au Parlement Européen !

Nous veillerons maintenant à ce que la juste suite soit assurée afin que les valeurs de tolérance et de respect sur lesquelles l’Union européenne est fondée soient respectées et afin que de tels événements ne se reproduisent jamais plus. Nous le devons à tou·te·s nos jeunes !

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