Scandale des œufs contaminés au Fipronil : la conséquence d’un modèle à repenser
Un débat en plénière – avec le Conseil et la Commission – sur le scandale des œufs contaminés au fipronil a été programmé à Strasbourg, à la demande des Vert-ALE. L’occasion de revenir sur un scandale intimement lié au modèle agricole dominant en Europe.
Réaction de Michèle RIVASI, membre de la Commission santé et environnement :
« La crise des œufs contaminés au Fipronil montre l’étendue des défaillances des systèmes de contrôle nationaux et européen en matière de sécurité alimentaire. Personne n’a réalisé la présence de Fipronil dans les œufs, car personne ne le mesurait. Il a fallu qu’une entreprise prenne l’initiative de prévenir les autorités belges pour commencer à détecter la fraude. Deux mois se sont alors écoulés avant que les États membres ne soient alertés et près de 15 jours pour diffuser l’information au sein du réseau européen d’alerte rapide…
Pendant ce temps, nous avons continué de consommer des œufs, des gaufres, des viennoiseries contaminés au Fipronil. Il s’agit la plupart du temps de doses infimes, mais qui viennent s’ajouter aux doses déjà présentes dans les maisons.
Rappelons que, l’an passé, la moitié des cheveux des enfants de 10 à 15 ans testés contenaient des traces de Fipronil. Avant une éventuelle contamination par l’alimentation, les enfants peuvent, en effet, être exposés au Fipronil via les colliers, les poudres et les shampoings anti-puces, tiques ou acariens utilisés pour traiter les chiens et les chats. Nous avons deux poids et deux mesures: d’un côté on interdit le Fipronil dans l’élevage, de l’autre nous l’autorisons dans les cheveux de nos enfants.
Je suis sidérée par l’accumulation d’incohérences législatives, le manque de transparence entre États et l’irresponsabilité généralisée. Une fois de plus, faute de contrôles suffisants, ce sont les consommateurs et les producteurs qui subissent, en bout de chaîne, les conséquences d’une fraude qui a traversé toutes les mailles du filet.
Cette crise témoigne d’une Europe « accro » aux pesticides et aux biocides, malgré la reconnaissance officielle de leur toxicité. Au-delà d’une meilleure coopération entre États membres, il faut avant tout une volonté commune, réelle, de protéger la santé des consommateurs.
Cette affaire montre enfin l’absurdité de l’agrobusiness. Pourquoi importe-t-on des œufs des Pays-Bas, alors que la France en produit 15 milliards ? »
L’intervention de Michèle RIVASI sur le sujet en plénière à Strasbourg
Un commentaire
Bonjour Madame Rivasi,
Je représente une association de protection de la santé et de l’environnement de Nouvelle-Calédonie. Nous dénonçons ici l’utilisation de CYROMAZINE DANS L’ALIMENT des poules pondeuse et poulets de chair. Mais nous sommes seuls, très seuls… Pourriez-vous nous aider à obtenir un avis sanitaire INDEPENDANT ? Le service « officiel » local se défend en disant comme il se doit « pas de danger ». Mais nous ne partageons pas cet avis puisque l’UE interdit cette incorporation à l’aliment (notre réglementation est « spécifique » et en l’occurrence elle est même inexistante !). Pour plus d’information vous pouvez consulter nos divers communiqués sur la page facebook d’EPLP. Merci d’avance de votre aide et très cordialement, Martine Cornaille (PS: j’ai eu l’occasion de partager avec vous une séance de travail sur les ondes à la mairie de Paris 2° voici quelques années).