Sommet Union européenne – Union africaine : pour la cohérence des politiques européennes

1 décembre 2017

Le cinquième sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne (UA-UE) s’est tenu cette semaine à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Dix ans après l’adoption de la stratégie commune Afrique-UE, ce rendez-vous était décisif. Pourtant, l’engagement européen n’a pas été à la hauteur des enjeux. Les écologistes appellent à revoir en profondeur la stratégie UE-Afrique.

Pour Eva JOLY, élue Europe Ecologie et ancienne présidente de la Commission Développement du Parlement européen : « La seule stratégie qui vaille, c’est celle de la cohérence des politiques pour le développement. Les politiques commerciales, de la pêche et agricoles de l’UE sont si néfastes pour les économies africaines qu’elles sapent les effets des politiques de développement financées par l’UE et ruinent toute possibilité de développement du continent africain. L’UE doit donc évaluer chacune de ses politiques à l’aune de leur impact sur sa politique de développement. Elle doit également conforter la part de l’aide publique au développement dans son budget et s’assurer qu’elle est destinée uniquement à des projets de développement. La tendance actuelle à détourner ces fonds à des fins de sécurisation de la région ou pour empêcher les migrations, va non seulement à l’encontre des objectifs du développement tels que définis par les traités européens, elle prouve également le manque de vision à long terme de nos dirigeants. C’est la pauvreté qui est source de nombreux maux. Son éradication doit être notre priorité ».

 

Michèle RIVASI, élue Europe Écologie et vice-Présidente de la délégation Afrique Caraïbes Pacifique – Union européenne (ACP-UE)  ajoute : « L’investissement dans l’avenir de la jeunesse africaine est la priorité affichée, mais comment développer des activités économiques à long terme quand le dumping alimentaire européen écrase toute tentative de développer l’agriculture ou l’élevage ? Comment permettre aux économies africaines de développer de la valeur ajoutée sur leur territoire quand nous laissons les entreprises européennes piller leurs richesses naturelles, pour les transformer ailleurs, en Asie ou en Europe ? Comment garantir la vitalité démocratique quand nous continuons à reconnaître des dirigeants qui ont été réélus grâce à une fraude électorale avérée ? »

 

Et Eva JOLY et Michèle RIVASI de conclure « Les grands discours sont inutiles. Ce dont la stratégie UE-Afrique a besoin, c’est de cohérence : cohérence dans les actions, cohérence dans les politiques. Il faut s’attaquer aux causes des crises politiques et économiques plutôt qu’aux conséquences, sinon les investissements engagés ne serviront qu’à compenser péniblement les effets désastreux des politiques commerciales et agricoles européennes. L’engagement européen doit permettre aux États africains de développer les conditions nécessaires à une prospérité partagée par toutes et tous, renforçant l’état de droit, la démocratie et le respect des droits humains ». 

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