Stratégie globale de l’Union européenne sur la vaccination : nous exigeons transparence et solidarité

Hier, mardi 19 janvier, le Parlement européen a débattu de la stratégie globale de l’Union européenne sur la vaccination contre la COVID-19. Alors que la troisième vague se profile, que les variants se multiplient et que l’opinion publique s’impatiente d’un retour à une vie normale, l’autorisation de différents vaccins fait espérer une sortie de crise sanitaire.

La vigilance doit rester de mise, nous devons continuer à respecter les gestes barrières et les autorités sanitaires doivent collaborer en toute transparence pour lever les doutes et contrer la défiance qui s’est installée face aux ratés des gouvernements.

Nous saluons le rôle joué par l’Union européenne pour éviter que les États membres n’entrent en concurrence les uns avec les autres pour espérer protéger leur population respective. Contrairement à la crise AH1N1, où ils s’étaient livrés une bataille intestine ayant menée à l’augmentation des prix des vaccins, la Commission a négocié, au nom des États membres, pour obtenir les quantités suffisantes au meilleur prix. Grâce à cette stratégie, il n’y aura pas de citoyen·ne de seconde zone sur notre continent et, c’est pourquoi, nous condamnons celles et ceux qui chercheraient à faire croire que les États de l’Union européenne, et leurs ressortissant·e·s, sont les grands perdants de cette stratégie. À titre d’exemple, qu’aurions-nous pensé si les Portugais·e·s avaient dû payer leurs doses deux fois plus cher pour être livré·e·s plus tôt que la Pologne ? Cette mise en concurrence aurait eu un effet désastreux sur la confiance qu’ont les citoyen·ne·s européen·ne·s dans leurs propres gouvernements nationaux.

Mais nous ne sommes pas dupes et partageons la colère de nombre de nos concitoyen·ne·s européen·ne·s sur la manière dont les négociations ont été menées avec les laboratoires pharmaceutiques. Le Groupe des Verts/ALE milite depuis le début pour qu’un maximum de transparence soit apportée dans les négociations menées avec les laboratoires pharmaceutiques. Il est inadmissible que les membres du Parlement européen, représentant·e·s légitimes des citoyen·ne·s des États membres de l’Union européenne, soient dans l’incapacité d’étudier et de transmettre les informations confidentielles cachées par les laboratoires pharmaceutiques grâce à l’assentiment coupable de la Commission européenne. Nous voulons connaître les prix négociés, le calendrier d’approvisionnement et, surtout, nous voulons connaître le régime de responsabilité retenu : en cas d’effets secondaires, qui sera tenu responsable ? La puissance publique ou les laboratoires pharmaceutiques ? La transparence n’est pas seulement la meilleure manière de garantir la confiance, c’est la seule. La commission a rendu public un premier contrat Curevax mais de nombreux éléments sont encore cachés. C’est un premier pas mais c’est largement insuffisant.

Face à de telles pratiques, une seule solution s’impose à nos yeux : nous demandons aux États membres de délivrer des licences obligatoires permettant d’autoriser la production de vaccins sans attendre le consentement des titulaires des brevets. Nous ne pouvons pas répondre à une pandémie mondiale en privatisant la solution sanitaire : lever les brevets permettra d’augmenter la production et de réduire les prix pour un accès indifférencié au traitement. Faciliter la circulation du vaccin et son accès est, à ce stade, le meilleur moyen d’empêcher le virus de circuler. C’est pourquoi nous apportons notre soutien plein et entier à l’Initiative citoyenne européenne “Pas de profit sur la pandémie” et nous vous invitons à faire de même en y apportant votre signature. L’égalité d’accès aux vaccins au niveau international doit être garantie.

 

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Intervention de Michèle Rivasi, députée européenne Europe écologie (France), Philippe Lamberts, député européen Ecolo (Belgique) et Tilly Metz, députée européenne Déi Gréng (Luxembourg), membres du groupe Verts/ALE.

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