20 minutes – Taxe carbone, d’accord ou pas?
La taxe carbone est-elle une énième taxe qui va grever les finances des ménages ? Le débat déclenché vendredi par la socialiste Ségolène Royal continuait de faire rage hier alors que les modalités de cet impôt sur l’énergie (gaz, fioul, électricité, carburants, etc.) restent à définir, notamment le montant et l’utilisation des recettes.
En torpillant la taxe carbone, accusée « d’assommer » ceux qui « n’ont pas le libre choix de rouler propre », Ségolène Royal a semé la panique à gauche. « Le travailleur, à une heure et demie de son boulot à qui on ne propose pas un transport en commun, ce serait un comble qu’il soit la victime ! », s’est indigné le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë. « Nous voulons une fiscalité écologique, mais pas de cette taxe carbone telle qu’envisagée par l’UMP, inefficace et injuste », a rectifié la première secrétaire du PS, Martine Aubry, lui reprochant de « taxer peu les entreprises et les gros pollueurs ». En fait, la taxe carbone sera payée par tous, y compris les entreprises, mais elle ne cible pas particulièrement les gros pollueurs, qui paient déjà des quotas pour leurs émissions de CO2. [*Pascal Canfin*], député européen d’Europe Ecologie, propose un « chèque vert » en contrepartie de la taxe, pour « payer les transports en commun ou acheter des produits disposant de l’écolabel européen ».
La taxe carbone va « carboniser le pouvoir d’achat sans apporter une solution durable contre le réchauffement climatique », a estimé hier Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste, réclamant « un grand débat national ». « Avant de taxer les ménages, il faut taxer les compagnies pétrolières et Total », a insisté de son côté Ségolène Royal, dénonçant le « consensus mou » sur ce dossier, y compris au PS. La présidente PS de la région Poitou-Charentes a préconisé « un plan massif de développement des voitures électriques », l’application du « principe pollueur-payeur » et le développement du système « bonus-malus ». Selon l’ex-candidate à l’Elysée, « le gouvernement va être obligé de revoir sa copie parce que les Français n’acceptent pas qu’on instrumentalise l’écologie uniquement pour leur faire payer un nouvel impôt parce que les caisses de l’Etat sont vides ».