Webinar – Droits de l’homme et surveillance de masse biométrique
Les événements sportifs sont-ils une porte d’entrée vers la normalisation de l’utilisation des technologies de surveillance dans nos villes ? La surveillance biométrique de masse, telle que la reconnaissance faciale de haute technologie dans les espaces publics, a-t-elle un impact sur vos droits humains ? Est-elle même légale et, dans le cas contraire, comment les gouvernements européens peuvent-ils justifier l’utilisation de cette technologie intrusive ?
Le 4 février, les Jeux olympiques d’hiver vont commencer à Pékin, en Chine, sur fond de graves préoccupations en matière de droits humains. Les associations internationales de défense des droits humains ont mis en garde les participant·e·s contre les graves violations des droits humains et les problèmes de sécurité liés aux Jeux, qualifiant l’événement sportif de tentative apparente de “blanchir par le sport” sa réputation d’abus des droits. De plus, l’application ‘My2022’, que les participant·e·s doivent télécharger et utiliser, suscite de graves inquiétudes en matière de sécurité.
Mais les recherches montrent que la Chine n’est pas le seul pays à “blanchir par le sport” sa réputation en matière de droits humains.
En vue des prochains Jeux olympiques de Paris en 2024, les organisateurs européens étudient également la possibilité d’utiliser une surveillance biométrique de masse intrusive lors des grands événements sportifs, malgré le taux élevé d’erreurs d’identification et les menaces pour les droits humains.
Le 4 février, rejoignez-nous pour le lancement en ligne d’une nouvelle étude des Verts/ALE sur les implications de la surveillance biométrique de masse, telle que les logiciels de reconnaissance faciale, sur les droits humains en Europe. Lors du lancement de cette étude, nous ferons un voyage à travers l’Europe, de la France à la Roumanie en passant par le Royaume-Uni, et nous explorerons comment nous pouvons protéger les droits humains face à des technologies dangereuses et discriminatoires.
Cette étude s’appuie sur le succès de la campagne #ReclaimYourFace, qui a pris d’assaut l’Europe l’année dernière, et examine de plus près certains des risques associés à l’utilisation de ces technologies intrusives.
Soyez à l’écoute le 4 février, de 11h00 à 12h15, pour discuter des raisons pour lesquelles nous devons agir maintenant pour une interdiction européenne de la surveillance biométrique de masse !
Intervenant·e·s :
- Estelle de Marco, chercheuse principale pour l’étude des Verts/ALE sur la surveillance biométrique et les droits humains et juriste spécialisée dans les aspects juridiques et éthiques liés aux Technologies de l’information et de la communication (TIC), à la cybersécurité, aux droits fondamentaux et à la protection des données personnelles. Elle est titulaire d’un doctorat en droit privé et sciences criminelles et d’un Master II en droit des TIC.
- Ella Jakubowska, conseillère politique à European Digital Rights (EDRi), Ella dirige le plaidoyer d’EDRi sur les pratiques de surveillance de masse biométrique et travaille également sur l’intelligence artificielle et la lutte contre la discrimination et sur la manière dont les technologies biométriques menacent les droits à l’égalité et à la non-discrimination. Elle est titulaire d’un master interdisciplinaire en droits humains, avec une recherche axée sur les approches féministes de la sociologie des sciences et des technologies.
- Gaëtan Goldberg est chargé de mission numérique, droits et libertés au sein de la direction de la promotion de l’égalité et de l’accès aux droits du Défenseur des droits. Cette autorité constitutionnelle indépendante veille en France à la défense des droits et libertés dans cinq domaines définis par la loi : les droits des usagers et usagères des services publics, les droits de l’enfant, le respect de la déontologie par les agents de sécurité (police, gendarmerie, services de sécurité privée, etc.), la lutte contre les discriminations et la promotion de l’égalité, ainsi que l’orientation et la protection des lanceurs d’alerte.
Et avec Gwendoline Delbos-Corfield, eurodéputée Verts/ALE, membre de la commission spéciale sur l’Ingérence étrangère dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne, y compris la désinformation, et Patrick Breyer, eurodéputé des Pirates allemands, membre du groupe Verts/ALE.
L’événement se déroule en anglais avec une interprétation en français. Si vous souhaitez participer à ce webinaire, veuillez vous inscrire ici.
Pour en savoir plus, une tribune de Gwendoline Delbos-Corfield dans le European Western Balkans (en anglais).
Qu’est-ce que la surveillance biométrique de masse ?
La surveillance biométrique de masse est la surveillance, le suivi et le traitement des données biométriques d’individus ou de groupes de manière indiscriminée ou arbitrairement ciblée. Les données biométriques comprennent des données très sensibles sur notre corps ou notre comportement. Lorsqu’il est utilisé pour scanner tout le monde dans les espaces publics ou accessibles au public (une forme de surveillance de masse), le traitement biométrique viole un large éventail de droits fondamentaux.
Les technologies de surveillance biométrique ont le potentiel de changer fondamentalement nos sociétés en alimentant une surveillance de masse et une discrimination omniprésentes.
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