Camps d’étrangers en Turquie : un droit de regard toujours dénié
Le refus d’accès opposé aux ONG est emblématique du manque de transparence et du peu d’informations données aux étrangers pour faire valoir leurs droits, seuls les plus fortunés pouvant bénéficier de l’assistance d’un avocat.
A ce jour, seul le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies (UNHCR) accède au centre de Kumkapi ; toutefois le nombre de demandes d’asile reste particulièrement faible au regard des 12 000 étrangers maintenus chaque année dans ce camp et dont près de 11 000 seraient expulsés. En 2009, seulement 72 demandes d’asile ont été enregistrées [1], et en 2010, leur nombre était, au moment de la visite, de 47. Beaucoup de personnes refusent de demander l’asile car bien que la procédure soit prise en compte par l’UNHCR [2], ils continuent d’être enfermés, pour de très longues durées, à Kumkapi.
Lors de la visite, 346 étrangers, parmi lesquels de très jeunes enfants, étaient enfermés dans le centre de Kumkapi dont la capacité est de 470 places. Dès leur arrivée au centre les familles sont séparées. L’accès aux soins est limité. La loi qui ne prévoit pas de durée maximale de détention et le caractère arbitraire de l’enfermement mis en place par les autorités turques conduisent de nombreux étrangers dans des situations de grande détresse, dont ils ont tenté de témoigner auprès de la délégation.
Hélène Flautre se joint à Migreurop pour demander au gouvernement turc que les ONG d’aide et de défense des droits des étrangers aient accès à l’ensemble des centres fermés afin de défendre les droits des détenus et tient à rappeller également son opposition à l’enfermement administratif des migrants et à la criminalisation de l’immigration, qui interdisent le respect des droits fondamentaux.