Colère des députés européens face à la menace de Sarkozy de sortir la France de Schengen
cohn-bendit 13032012 par EurodeputesEE
Lors de son meeting ce dimanche 11 mars à Villepinte, le Président Sarkozy a retourné l’estomac des européens : il menace de suspendre unilatéralement la participation de la France à l’espace de libre circulation de Schengen et souhaite une loi pour forcer à acheter européen.
Dans l’hémicycle, Daniel Cohn-Bendit, chef de file des Verts, n’était heureusement pas le seul à fustiger ces propos.
Le chef de file des libéraux européens, Guy Verhofstadt a lui aussi dénoncé un langage pour flatter l’extrême droite :
« Qui est le candidat de l’extrême droite en France, Le Pen ou Sarkozy ? », a lancé l’ancien Premier ministre belge au cours d’un débat sur les résultats du dernier sommet européen. « C’est du jamais vu, un président en exercice qui utilise ce langage. »
Brandissant son passeport, l’Autrichien Hannes Swoboda, chef du groupe Socialiste et Démocrate a ironisé sur la nécessité pour les élus européens de devoir à nouveau passer des contrôles douaniers pour se rendre à Strasbourg, siège du Parlement.
Pour justifier sa volonté de réformer Schengen, Nicolas Sarkozy a évoqué lundi « la frontière entre la Grèce et la Turquie », qui « n’est pas défendue, n’est pas contrôlée, n’est pas tenue ». Selon lui, cette frontière est devenue la porte à l’immigration.
A cette explication, Daniel Cohn-Bendit répond :
« L’Allemagne et la France sont isolées au Conseil. Au Conseil tous les pays ont refusé de renationaliser la gestion de Schengen.
Il faut arrêter de provoquer la Turquie avec des résolutions idiotes afin d’obtenir un accord pour qu’ils sécurisent leur frontière.
On pourrait faire un accord avec les turcs pour sécuriser les frontières. Au lieu de cela, on leur tape dessus et après on leur dit soyez gentils avec nous. Ils sont aussi malins ou bêtes que nous sommes. Il faut faire le ménage chez nous et peut-être que nous arriverons à sécuriser la frontière avec la Grèce en ayant un meilleur rapport avec la Turquie. »
Cette menace d’une sortie de la France de Schengen redonne du tonus aux opposants du siège d’un Parlement européen à Strasbourg. Martin Callanan, député conservateur britannique, s’est donné à cœur joie de rétorquer :
« 700 députés sont obligés chaque mois de revenir en France. Ils aimeraient s’en passer. »
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