Fraude à la viande de cheval : les écologistes appellent la Commission européenne à prendre des mesures
Pour José Bové, eurodéputé EELV :
« Le scandale de la viande de cheval est l’arbre qui cache la forêt. Je demande au Commissaire européen, Tonio Borg, et à l’Olaf de faire la lumière sur toute cette histoire. La recherche des coupables est indispensable mais nous ne pouvons pas nous limiter à condamner quelques escrocs magouilleurs. La véritable escroquerie, c’est la Politique agricole commune, celle qui paie les éleveurs en dessous de leurs coûts de production, tout en permettant à quelques agri-managers d’engranger des centaines de milliers d’euros de subventions publiques, celle qui ferme de petits abattoirs de proximité pour soutenir des usines gigantesques et incontrôlables. »
Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, estime pour sa part que :
« Il y a là sans aucun doute une vaste tromperie volontaire, et donc criminelle, au détriment du consommateur qui ne sait plus ce qu’il a dans son assiette. La viande de cheval, beaucoup moins chère en Roumanie qu’en France, a été utilisée dans des produits de grande consommation afin de faire des économies, le tout dans l’absence la plus totale de transparence.
La situation est invraisemblable et incompréhensible : les différents maillons de la chaîne d’approvisionnement rejettent chacun la faute sur les autres et la viande apparaît au centre d’un business ressemblant fortement à la spéculation financière. Au-delà des problèmes générés par un excès de sous-traitance (voir ci-dessous), et au-delà de la nécessité de raccourcir les circuits d’approvisionnement pour éviter ce genre de surprise désagréable, se pose la question des risques sanitaires.
En effet, il apparaît vraisemblable que ces chevaux roumains aient été porteurs du virus du sida du cheval. Ont-ils été traités au « phénylbutazone », un médicament vétérinaire anti-inflammatoire fréquemment utilisé dans l’élevage équin, et qui présente un risque pour la santé humaine ? Toute la lumière doit être faite sur cette affaire et les Etats-membres de l’UE doivent coopérer de manière exemplaire. »
Ce nouveau scandale alimentaire implique des intermédiaires de six nationalités différentes : le groupe Findus (basé en Suède) sous-traitait en effet la fabrication des plats à l’usine luxembourgeoise de Tavola, filiale de Comigel (implanté à Metz), fourni par l’importateur Spanghero (installé à Castelnaudary), qui « a acquis la viande surgelée auprès d’un trader chypriote, qui avait sous-traité la commande à un trader situé aux Pays-Bas, ce dernier s’étant fourni auprès d’un abattoir et d’un atelier de découpe situés en Roumanie », expliquait samedi un communiqué de Benoît Hamon, le Ministre français délégué à la consommation.