Fukushima, un an après : « Nous sommes tous des japonais »
Des personnalités japonaises directement touchées par la catastrophe de Fukushima sont présentes afin d’analyser les conséquences de ces événements tant pour le Japon que pour l’UE. Mardi 6 mars 2012, lors d’une conférence de presse, Yannick JADOT, eurodéputé du Groupe des Verts/ALE a estimé que :
« Si l’heure est aujourd’hui à la commémoration, la catastrophe de Fukushima interroge forcément nos choix énergétiques. Un an après le drame, la zone qui est aujourd’hui contaminée au Japon a une superficie équivalente à la taille de la Belgique. En Europe, même si l’industrie tente de refermer la « parenthèse » Fukushima en prétendant avoir tiré toutes les leçons de la catastrophe japonaise, il est acquis qu’un accident majeur est possible. En jouant au moins-disant sécuritaire avec leur parc nucléaire, les dirigeants mettent en danger les citoyens qui contestent de plus en plus le risque qu’on leur impose, mais également ceux des pays qui ont fait le choix de sortir de l’atome, comme l’Allemagne, l’Italie, le Danemark, la Suisse ou la Belgique. »
Pour Michèle RIVASI, Vice-présidente du Groupe des Verts/ALE, une page doit être tournée :
« Face à une population résolue à sortir du nucléaire, le monde politique continue à subir les pressions du lobby nucléaire, au Japon comme ailleurs. Alors que le mythe de la sûreté est définitivement tombé, des intérêts privés souhaitent pourtant le maintien du statu quo nucléaire. Les Japonais se retrouvent aujourd’hui dans une position de défiance inédite à l’égard de l’autorité qu’ils respectaient jadis. Fukushima n’aura pas seulement un impact sur l’environnement et la santé mais aussi les mentalités: la morale japonaise restera à jamais ébranlée par l’inconséquence et l’irresponsabilité de ses dirigeants. Je ne souhaite pas que nous connaissions la même tragédie en France: le peuple doit rester ferme pour cesser de se faire imposer une technologie mortifère. »
La soirée projection qui a suivi dans cette journée a été particulièrement poignante. Les documentaires « Recits de Fukushima« , réalisé par Alain de Halleux et « Mapping Fukushima » de Kiyoshi Nanasawa et. al., ont mis en scène la souffrance et la colère des habitants de la province de Fukushima. Ils ont tout perdu avec le tsunami et la catastrophe nucléaire. Les champs sont contaminés durablement. Il n’y a pas de perspective d’avenir sur ce coin de terre. Kenichi Hasegawa, responsable du Maeda District à Fukushima, également présent, a témoigné longuement à propos de son village, totalement anéanti, comme tous les autres bourgs des alentours.
Ce mercredi 7 mars, une conférence a réuni de nombreux intervenants: experts japonais, experts européens, personnes directement touchées par Fukushima, activistes verts japonais, etc.
Eisaku Sato, ancien gouverneur de la région de Fukushima, a fait une intervention sur les responsabilités, les origines et les conséquences de la catastrophe.
Aileen Mioko Smith et Akira Kawasaki, représentants des ONG « Green Action » et « Peace Boat » ont débattu du mouvement anti-nucléaire au Japon.
Kenichi Hasegawa, déjà présent lors de la soirée d’hier, est revenu sur l’anéantissement de son village.
Et pour donner plus de visibilité encore à la catastrophe Fukushima, les eurodéputés Verts-ALE se sont regroupés sur les marches, devant le Parlement européen de Bruxelles. Munis de ballons rouges, symboles du drapeau japonais et synonymes de douleur, ils ont voulu se montrer solidaires à la souffrance du peuple japonais. Ils espèrent surtout que personne ne puisse jamais revivre un autre Fukushima.