Glyphosate : Les écologistes saisissent la justice européenne

1 juin 2017
Michèle RIVASI et trois de ses collègues écologistes saisissent la Cour de Justice de l’Union européenne sur la question de la non-divulgation par l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments (l’EFSA) des études sur lesquelles l’agence s’est fondée pour conclure que le glyphosate n’était probablement pas cancérigène pour l’être humain.
 
En mars 2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), organe de l’OMS, avait de son côté tiré une conclusion opposée à partir d’études appartenant au domaine public.

Il y a plus d’un an, les conclusions opposées de l’EFSA et du CIRC ont poussés Michèle RIVASI et ses collègues à chercher les raisons de leurs divergences. Nous avons demandé à l’EFSA l’accès aux études dont elle s’est servie, études tenues secrètes car fournies par les industries intéressées. Après une année de tractations intensives, l’agence européenne ne nous a fourni qu’un accès partiel à ces études, omettant des informations clés comme la méthodologie ou les conditions d’expérimentations. Or, sans ces informations essentielles, il est impossible pour des experts indépendants de vérifier la validité des conclusions, comme le souligne le toxicologue Christopher Portier dans sa lettre adressée le dimanche 28 mai au président de la Commission européenne.

En conséquence, les députés européens écologistes attaquent l’EFSA en justice pour non-divulgation des études sur lesquelles l’agence européenne s’est fondée pour donner son avis. Pour Michèle RIVASI, l’espoir est de voir cette procédure « aboutir in fine à une jurisprudence emblématique, qui à l’avenir incitera les agences européennes à privilégier la transparence au secret commercial dès qu’il s’agira d’évaluer scientifiquement des substances potentiellement néfastes pour la santé et l’environnement ».

Toutefois, le combat contre le glyphosate et pour la transparence ne doit surtout pas s’arrêter à ce procès voué à durer plusieurs années. C’est pourquoi nous demandons l’impérative modification du règlement intérieur des agences européennes pour que celles-ci n’utilisent plus que les études appartenant au domaine public, comme le fait le CIRC. Alors que le scandale des Monsanto Papers, et les récentes révélations du Monde quant à la campagne de dénigrement menée par la firme américaine contre le Centre internationale de recherche contre le Cancer, nous interpellent une fois de plus sur la nécessité de mettre un point d’arrêt à l’immixtion des industries agrochimiques dans les politiques de santé publique, les citoyens européens peuvent agir dès maintenant en signant l’Initiative Citoyenne Européenne demandant l’interdiction du glyphosate en Europe.

Plus d’explications par Michèle RIVASI :

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