José Bové remporte une première victoire dans son combat pour « des revenus agricoles plus justes »
Fair play et concurrence
Négociants, fournisseurs, transformateurs, distributeurs… Le premier objectif est déjà d’en finir avec l’opacité dans laquelle sont posés les maillons de la chaîne alimentaire et de garantir un plus grand « fair play ». « Le Parlement demande à la Commission européenne de faire un recensement de toutes les dérives, marges arrière, contrats abusifs, ristournes, référencement et autres entorses et d’y mettre un terme, explique José Bové. Les députés souhaitent également la création d’un médiateur européen vers lequel les PME et les paysans pourront se retourner pour porter plainte. »
par EurodeputesEE
L’idée d’un observatoire européen des prix et des marges agricoles – tel qu’il existe déjà par exemple aux Etats-Unis – a été lancée. Objectif premier : la transparence des prix des denrées alimentaires. Pour apporter un soutien aux agriculteurs en difficulté, il faut en effet connaître les coûts de production en culture bio ou conventionnelle, évaluer les prix minimums et maximums, et établir « une fourchette au delà de laquelle, une aide financière pourrait être apportée ».
Deuxième objectif : armer les agriculteurs pour qu’ils négocient en toute équité avec leurs partenaires industriels. Il faut renforcer le pouvoir des organisations de producteurs : le rapport soutenu par le Parlement invite donc les autorités européennes et nationales de la concurrence, et les autres autorités de régulation impliquées dans la production et le commerce, à apporter une réponse énergique à la position dominante de certains acteurs. Et pourquoi ne pas imaginer une agence mondiale indépendante de régulation ? La « spéculation » sur les matières premières doit être encadrée par des mesures de régulation rigoureuses : « La reprise de la spéculation financière sur les marchés des dérivés des matières premières agricoles met en danger la vie des habitants de la planète », insiste José Bové qui annonce déjà que ce chantier sera l’une des priorités de son mandat.
Pratiques durables
Les bonnes pratiques existent, protégeons-les ! Le rapport de José Bové invite également la Commission et les Etats-membres à promouvoir, entre tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, des contrats équitables dont les termes seraient négociés avec les organisations d’agriculteurs et de producteurs, au prix « juste ». La Commission pourrait soutenir et faire la promotion des filières courtes et des marchés gérés directement par les agriculteurs (vente à la ferme) afin de permettre l’établissement d’un rapport direct avec les consommateurs. Elle pourrait aussi encourager le développement de l’alimentation de saison et locale dans les services de restauration collective.
– L’avenir des paysans au cœur de la Politique agricole commune