L’Irlande endettée menace la stabilité de la zone euro

18 novembre 2010
« Quand l’Allemagne prospère, l’Irlande trinque ». Que faire pour que la zone euro ne boive pas la tasse ? Pascal Canfin, eurodéputé Europe Écologie en charge des affaires économiques et monétaires, répond à cette question sur le site Terraeco.net – et dessine les contours d’une Europe plus sociale où les Etats-membres seraient enfin solidaires.
« Oui, les choses sont graves. Et l’avenir de l’euro est potentiellement menacé. Mais un point important est à souligner : les déficits publics actuels, sont en grande partie les conséquences de déséquilibres économiques enregistrés dans la sphère privée. Les fameux 32% de déficit public de l’Irlande sont, pour l’essentiel, dus au sauvetage des banques. Idem pour l’Espagne. Trois ans avant la crise, la Communauté européenne lui dressait des lauriers et applaudissait son strict respect du Pacte de stabilité et de croissance. Aujourd’hui, elle est dans un marasme économique et compte 20% de chômeurs ! C’est parce qu’elle a laissé exploser la dette des ménages liée à la bulle immobilière qu’elle a dû en 2008/2009 faire exploser son déficit public pour tenter de contrebalancer l’effet récessif de l’explosion de cette dette des ménages en injectant de « l’argent frais » dans l’économie.

La question centrale ne porte donc pas sur les sanctions à imposer aux Etats qui enregistrent un déficit public. La survie de la zone euro, et donc en partie de la construction européenne, dépend avant tout de sa capacité à sortir du dogme néolibéral qui considère que les problèmes économiques ne peuvent venir que de la sphère publique (déficit et dette publics) et non du reste de l’économie. Pour assurer l’avenir de l’euro, il faut impérativement faire trois choses : réguler les banques et les marchés financiers de manière beaucoup plus stricte pour éviter une situation à l’irlandaise, anticiper la formation des bulles spéculatives sur l’immobilier pour éviter une situation à l’espagnole, et élargir la gouvernance économique à la question des compétitivités relatives entre les Etats pour éviter une situation à la grecque. Dans cette chronique, je me concentre sur le dernier aspect et je reviendrai dans d’autres textes sur les autres éléments de réforme nécessaires.

Aujourd’hui dans la zone euro, même si la monnaie est la même, le coût du travail rapporté à la productivité du travail (autrement dit : « Quelle valeur économique est créée par une heure de travail et à quel prix ? ») évolue, au sein des Etats, de façon divergente et non convergente. »

-Lire la suite de cet article sur le site de Terra Economica.

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