L’expression d’une volonté de changement de cap en attente de traduction politique
Pour Philippe Lamberts:
« Si le scepticisme des partis majoritaires en Europe s’est affiché jusqu’au dernier moment autour de cette élection, force est de reconnaître que le succès
de SYRIZA représente pour beaucoup un nouvel espoir. Celui de nouer avec de nouvelles pratiques politiques après des décennies de clientélisme et de mauvaise
gestion du pays. Celui également d’en finir avec des diktats économiques aveugles qui ont aggravé durablement la situation économique du pays, l’injustice sociale
et qui ont affaibli la démocratie.
Il est évident que l’opposition légitime d’Alexis Tsipras aux politiques contre-productives d’austérité n’épargne pas pour autant son nouveau gouvernement de s’attaquer
sérieusement aux problèmes qui gangrènent depuis toujours le pays comme, notamment, la fraude et l’évasion fiscales ou encore des dépenses militaires démesurées. Ni d’ailleurs de s’attaquer au chômage et d’investir dans une relance durable de l’économie en s’appuyant notamment sur la transition énergétique.
Cette nouvelle donne politique est aussi un espoir de changement de cap au sein du Conseil. La zone euro ne sera stable que si les pays s’engagent à renforcer leur
coopération aux plans économique et fiscal. La coordination au niveau européen des politiques macro- économiques et des initiatives contre le dumping fiscal sont essentielles. La sortie de la Grèce de la zone euro n’étant souhaitable pour personne.
Le groupe Verts-ALE est donc favorable à une collaboration constructive entre les pays de l’UE, ses institutions et le nouveau gouvernement grec. Une collaboration d’autant
plus importante que le parti néonazi « aube dorée » arrivé en troisième position pourrait devenir le grand vainqueur d’un échec de Syriza et ainsi porter atteinte à la stabilité
démocratique de la Grèce et d’autres pays.«
Un commentaire
Après le déni de démocratie de 2005, et la grande braderie de l’emploi européen, c’est un changement qui s’annonce à petits pas…. la suite en Espagne?
Si nous rencontrons peu de jeunes grecs en France, par contre beaucoup de jeunes espagnols et portugais viennent chercher du boulot dans le sud ouest, la pauvreté s’installe, la débrouille aussi.
Peut-on prétendre rétablir un peu d’égalité alors que les plus grosses fortunes font une razzia sur les biens grecs et ceux d’autres pays d’Europe, notamment?