La culture en Europe : de la décoration à l’action

La culture n’est pas un motif décoratif mais le fruit d’interdépendances complexes : les questions culturelles doivent donc être abordées de manière transversale et intégrées dans toutes les politiques européennes… y compris économiques et sociales. Deux rapports ont fait l’actualité du Parlement européen à Strasbourg lors de la dernière session plénière. Réactions de Karima Delli et Malika Benarab-Attou, eurodéputées EELV.
Deux rapports ont été adoptés cette semaine, lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg. Le premier, « Libérer le potentiel des industries culturelles et créatives », propose de renforcer l’importance économique et sociale de ce secteur. Pour Karima Delli, membre de la commission de l’emploi et des affaires sociales, ces industries représentent effectivement un potentiel considérable de création d’emplois. Mais quels emplois ? « Nous devons porter une attention particulière aux conditions de travail, notamment la précarité des revenus et des contrats de travail. Il faut tenir compte de leurs spécificités, par exemple en luttant contre les discriminations en matière de rémunération, ou en renforçant la formation tout au long de la vie, dans un secteur qui connaît des mutations rapides. » Les autres points soutenus par les écologistes dans ce dossier sont : l’accès des jeunes et des plus vulnérables à la culture, la mobilité, la promotion de l’utilisation et la diffusion des logiciels libres et des standards ouverts.

Le second rapport, sur « Les aspects culturels des relations extérieures de l’UE », propose de prendre en compte la culture dans les efforts diplomatiques en vue de promouvoir les droits de l’Homme, la démocratie et le développement dans les pays-tiers. Pour Malika Benarab-Attou, membre de la commission Culture et éducation, cette proposition du Parlement européen intervient dans un contexte de montée en puissance d’un entertainment « mainstream » global, largement américain : « Il est urgent de rappeler à l’UE et aux Etats-membres l’importance de se doter d’outils permettant d’assurer la défense et la promotion de la diversité des cultures européennes et des pays-tiers, explique la députée. L’Europe ne doit pas abandonner la bataille du soft-power. L’enjeu est aujourd’hui celui du respect de la diversité culturelle comme élément de dialogue et comme gage de paix et de stabilité à l’échelle mondiale. »

Ce rapport plaide par exemple pour l’élimination des barrières régulatrices et administratives qui entravent la bonne circulation des professionnels du secteur culturel en établissant, par exemple, un visa culturel, comme celui qui existe déjà dans le monde scientifique, ainsi que des procédures accélérées communes au sein de l’UE pour les visas court terme. Autre proposition intéressante : le rapport suggère que le projet d’organigramme du Service européen pour l’action extérieure comporte des postes en rapport avec les aspects culturels et suggère de créer une unité de coordination à cet effet.

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