Perturbateurs endocriniens : une nouvelle étude à s’arracher les cheveux
L’association Générations Futures publie jeudi 23 février un nouveau rapport, 9ème volet de ses enquêtes EXPPERT, portant sur l’exposition des populations aux substances chimiques suspectées ou avérées perturbatrices du système endocriniens. Elle a proposé à des personnalités du monde de l’écologie de lui confier une mèche de cheveux pour analyse par un laboratoire compétent. José Bové et Yannick Jadot ont notamment répondu présents.
Le laboratoire a recherché environ 200 perturbateurs endocriniens (PE) à savoir environ 150 pesticides et métabolites de pesticides (produits utilisés en agriculture et dans la maison pour se débarrasser de la faune ou la flore « nuisibles » ou « indésirables »), 3 bisphénols (plastifiant connu pour entrer dans la composition du polycarbonate – plastique dure), 13 phtalates et métabolites de phtalates ( plastifiants des matières plastiques pour les rendre souples) et 32 congénères de PCBs (massivement utilisés dans les transformateurs électriques ou comme fluide caloporteur par exemple. Interdits de fabrication depuis 1987). 100% des personnalités ont dans le corps chacune des familles de produits analysés !
José Bové commente : « On retrouve 48 perturbateurs endocriniens dans mes cheveux… alors que je n’ai jamais utilisé de pesticides sur mon exploitation agricole et que je m’efforce de vivre sainement. Ces résultats prouvent que nous baignons dans un cocktail de substances chimiques au quotidien. »
Un vote aura lieu le 28 février au niveau européen pour enfin réglementer les perturbateurs endocriniens. Une définition juridique est attendue depuis 2013 mais la Commission européenne, sous la pression constante du lobby de l’industrie chimique, traîne des pieds. Il faut un débat public européen pour faire contre-poids aux lobbys, c’est urgent.
Alors qu’un perturbateur endocrinien peut avoir des effets à très faible dose, la Commission européenne propose des exceptions à tout-va en fonction du risque, pour pouvoir fixer des limites maximales d’exposition… ce n’est pas la bonne méthode. Les écologistes européens demandent une approche basée sur le danger pour écarter les substances toxiques et préserver notre santé, dans les champs comme dans l’assiette !