Le gouvernement polonais est une menace pour la forêt de Bialowieza
Depuis le mois de mars derniers, l’Union européenne s’inquiète du sort de ce trésor en terme de biodiversité qui doit être impérativement protégé de l’appétit de certains industriels. Des sanctions contre la Pologne sont désormais évoquées.
Le site du patrimoine mondial de la forêt Bialowieża, situé à la frontière entre la Pologne et la Bélarusse, est un vaste massif de forêt « primaire » comprenant à la fois des conifères et des feuillus d’une superficie totale de 141 885 hectares. Situé sur la ligne de partage des eaux entre la mer Baltique et la mer Noire, ce bien transfrontalier apparaît comme une région irremplaçable pour la conservation de la biodiversité. On y trouve également la plus grande population de bisons d’Europe, l’espèce emblématique du lieu.
Le gouvernement polonais a décidé d’ouvrir cette forêt aux industriels du bois et les coupes d’arbres centenaires ont commencé depuis plus d’un an au mépris du droit environnemental européen qui le classe site Natura 2000 et de la protection de l’Unesco.
Malgré les nombreux rappels de la Commission européenne saisie par les associations environnementales, et une nouvelle condamnation de la Cour de Justice de l’Union Européenne lundi 20 novembre appelant à stopper immédiatement les ravages sous peine d’une astreinte d’au moins 100 000 euros par jour, le gouvernement polonais s’obstine. Le ministre polonais de l’environnement pousse le cynisme jusqu’à déclarer que ces coupes massives sont faites pour protéger cet espace naturel et qu’il faut abattre plus d’un million d’arbres, pour empêcher la prolifération d’un coléoptère (le bostryche). La présence de ce ravageur est avérée mais les dégâts causés aujourd’hui par les tronçonneuses et les abatteuses sont sans commune mesures avec ceux engendrés par cet insecte.
De nombreux activistes, soutenus par des spécialistes forestiers, sont dans la région de Białowieża pour empêcher les abatteuses d’avancer dans la forêt et de couper ces arbres magnifiques à un rythme effrayant. Vue la gravité de la situation, la Pologne doit immédiatement se conformer à la Cour de justice et ordonner l’arrêt immédiat de l’exploitation.