Réforme de la PAC : des orientations positives
José Bové est vice-président de la commission de l’Agriculture et du Développement rural du Parlement européen. Il estime que cette commission vient de lancer plusieurs signaux importants. Elle a par exemple la volonté de réformer la politique des aides grâce à une redistribution plus équitable entre pays et paysans, en fonction notamment de critères liés à l’emploi et à l’environnement. Dans ce rapport, un soutien spécifique aux petites fermes est inscrit comme une priorité politique forte pour le développement de la ruralité, en synergie avec les autres politiques européennes de cohésion territoriale. Les effets du changement climatique, la préservation de la biodiversité cultivée, des sols et de l’eau sont mentionnés dans ce texte qui cherche à assurer l’autonomie des éleveurs (avec les prairies permanentes et les protéines dans les rotations de cultures). Les eurodéputés proposent que les accords avec les pays du Sud soient plus justes et qu’un système efficace de lutte contre la volatilité des prix des matières premières et la spéculation soit créé.
Malheureusement, toutes les mesures destinées à modifier les impacts négatifs des modes de production industrielle n’ont pas été retenues… La commission Agriculture du Parlement européen n’a pas eu le courage politique d’affirmer à 100 % et plus fermement l’ensemble des solutions simples et pragmatiques plus que jamais nécessaires. Ce sont des orientations néanmoins intéressantes qui pourraient permettre de modifier durablement les modes de productions agricoles en Europe. La Commission européenne doit s’y appuyer pour proposer des mesures législatives concrètes. Elles ne doivent pas être affaiblies ! Nous attendons maintenant que le Commissaire Dacian Ciolos construise une PAC au service des paysans, des consommateurs et des territoires.