Réfugiés afghans : l’Europe saura-t-elle les accueillir ?

7 février 2012
Selon le Haut Commissariat aux Réfugiés, les réfugiés afghans formaient en 2009 le deuxième groupe national le plus important de réfugiés après les Palestiniens. Aujourd’hui, la situation en Afghanistan demeure instable. La poursuite du conflit et les actes de violence quotidiens entrainent chaque jour des déplacements de population à l’intérieur du pays, et depuis quelques mois, une nouvelle vague d’Afghans, apeurés par le retour des Talibans au pouvoir, émigrent. Réaction de Nicole Kiil-Nielsen, membre de la commission parlementaire Affaires étrangères.
Lors d’une réunion de la commission Affaires étrangères du Parlement, le 2 février 2012, Nicole Kiil-Nielsen a pris la parole pour interpeler le représentant spécial de l’Union européenne en Afghanistan : en 2011, plus de 30 000 Afghans ont demandé l’asile à travers le monde entier selon l’ONU, a rappelé l’eurodéputée écologiste. Un nombre qui a triplé ces trois dernières années. Difficile de savoir combien d’Afghans sont déjà partis car il faut également prendre en compte l’immigration clandestine, pour laquelle il n’existe pas de chiffres fiables : « Compte-tenu du retrait des forces européennes et américaines, de l’abandon des femmes afghanes et des Afghans démocrates, l’Europe sera-t-elle disposée à accueillir les refugiés afghans, à leur accorder l’asile politique ? », a questionné Nicole Kiil-Nielsen.

Si le nombre de personnes ayant fui l’Afghanistan reste modeste au regard du nombre de déplacés internes et de rapatriés, il n’y a en effet ni cadre juridique ni mécanismes adéquats pour répondre à leurs besoins de protection et d’assistance. Le droit culturel, le droit coutumier et le droit religieux, auxquels on a souvent recours pour régler les différends dans ce pays, sont souvent incompatibles avec les normes internationales. Les écologistes préconisent des approches sur-mesure pour répondre aux besoins de protection des femmes et des jeunes filles. Le nombre de mineurs afghans qui arrivent en Europe depuis quelques années est un autre motif de préoccupation. Il faut une véritable coordination entre les autorités afghanes et les organisations internationales compétentes. Cette coordination peut être particulièrement difficile si les talibans deviennent des interlocuteurs privilégiés dans les pourparlers de paix.

Pour Nicole Kiil-Nielsen, l’Union européenne doit rapidement prendre la mesure du sort des réfugiés et peser sa responsabilité face aux récents développements. Elle a l’occasion d’agir lors notamment d’une conférence au début de cette année 2012 qui doit créer une plate-forme de dialogue entre les différents participants. Originaires de l’Afghanistan, de la République islamique d’Iran et du Pakistan, ils doivent notamment établir une feuille de route pour déterminer les partenariats stratégiques et les investissements nécessaires à la mise en œuvre d’une série de solutions globales, aptes à remédier aux problèmes de déplacement causés par ce conflit.

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