Sommet européen : du bricolage et de l’austérité
La deuxième critique que l’on peut faire des décisions d’hier est l’approfondissement de l’austérité. En contrepartie de l’aide européenne assurée par le FESF, les Etats concernés vont devoir s’engager dans une cure d’austérité encore plus forte. C’est le cas notamment de l’Italie. Or, l’exemple grec et le retour de la récession en Europe montre bien que tout miser sur la réduction massive des déficits publics est une aberration économique, une catastrophe sociale et est largement synonyme de renoncement écologique. L’accord d’hier va donc amplifier la crise et continuer à faire monter le chômage. Il y aurait pourtant un chemin alternatif. Réduire les déficits nationaux grâce à une harmonisation fiscale progressive et à la lutte contre l’évasion fiscale. Parce que l’Europe est un marché unique sans harmonisation fiscale, nous sommes la zone au monde où règne la plus grande concurrence fiscale. Cela prive les Etats de ressources financières colossales et fait les beaux jours des multinationales européennes et des ultra-riches. Rappelons que le taux réel d’imposition sur les bénéfices des sociétés du CAC 40 n’est que de 8 % et que la Cour des comptes estime à 30 à 40 milliards chaque année le manque à gagner pour l’Etat à cause de l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux. Mettre fin à ces scandales voilà une vrai valeur ajoutée pour l’Europe. Mais là dessus, pas un mot dans la déclaration du sommet d’hier… Et rien non plus sur la nécessité d’organiser une relance verte de l’économie créatrice d’emplois largement non délocalisables alors que c’est à l’évidence une nécessité absolue pour nous protéger des impacts négatifs de la crise écologique et pour sortir intelligemment de la récession.
Pour ne pas finir sur une note trop pessimiste, actons quand même le fait que la décision d’une décote supplémentaire sur la dette grecque est bienvenue (même si elle aurait du être prise il y a plus d’un an) et que le fait d’obliger les banques européennes à se recapitaliser sur fonds privés est aussi un pas dans la bonne direction.
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