Taxes sur les banques : le FMI fait le service minimum

21 avril 2010
En soutenant l’idée de deux nouvelles taxes sur les institutions financières dans le rapport qu’il publiera officiellement cette semaine mais dont les grandes lignes ont été dévoilées dès hier, le FMI assure le service minimum.

En effet, la taxe sur les profits bancaires comme contrepartie aux privilèges dont le secteur bénéficie commence déjà à faire consensus en Europe et aux Etats-Unis. D’autre part, la taxe destinée à couvrir le coût du soutien public aux banques fait quant à elle l’unanimité en Europe, conservateurs britanniques compris, et même aux Etats-Unis où l’administration Obama a annoncé sa volonté de voir le secteur bancaire rembourser intégralement l’argent public avancé pour le sauver.

Le véritable pas en avant du FMI dans le débat international sur ces sujets aurait été de soutenir la mise en œuvre d’une taxe sur les transactions financières. Or, le FMI, sous la responsabilité de Dominique Strauss Kahn, prend au contraire le risque d’enterrer cette taxe. Arbitre d’un débat opposant d’un côté l’Europe qui commence à soutenir cette idée – à condition qu’elle s’applique au plan mondial – et de l’autre l’administration Obama qui lui reste hostile, le FMI vient de choisir son camp: contre une taxe sur les taxations financières pourtant complémentaire des deux autres taxes.

Il est paradoxal de voir que Dominique Strauss Kahn en tant que directeur général du FMI enterre la taxe sur les transactions financières alors que le projet du Parti socialiste français publié hier, mardi 20 avril 2010, et dont il sera peut-être le porteur en 2012, met justement l’accent sur la nécessité d’une telle taxe.

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