Les eurodéputés prennent position contre la biopiraterie

6 décembre 2012
Les membres de la commission Développement du Parlement européen viennent de montrer pour la première fois leur volonté de lutter efficacement contre la « biopiraterie ». En adoptant le rapport de Catherine Grèze, eurodéputée EELV, ils insistent sur la nécessité de mieux encadrer juridiquement les droits de propriété intellectuelle sur les ressources génétiques et les savoirs traditionnels qui y sont associés. Communiqué de presse.
Pour Catherine Grèze, eurodéputée EELV, coordinatrice de la commission Développement et rapporteure, a déclaré :

« Avec la compétition acharnée entre multinationales sur le dépôt de brevets, le vivant est « privatisé » à la vitesse de l’éclair. La menace de concentration des ressources génétiques mondiales et des savoirs qui y sont associés, dans les mains de quelques firmes du secteur pharmaceutique, cosmétique et agroalimentaire, entraine des conséquences dramatiques pour les peuples autochtones et les agriculteurs des pays en développement.

Là où le bât blesse, c’est que les règles qui encadrent l’exploitation des ressources sont mal définies. Nombreuses sont les entreprises à profiter de ce vide juridique. Résultat : alors que 90 % du patrimoine biologique mondial est détenu par les pays en voie de développement, 97 % des brevets sont eux détenus par les pays industrialisés.

Les députés européens ont fait entendre trois des revendications clefs des pays en développement : l’obligation de divulgation de la source et de l’origine de ressources génétiques et des savoirs traditionnels par les demandeurs de brevets, la preuve d’un consentement en connaissance de cause et la preuve d’un partage juste et équitable des avantages.

Je me réjouis qu’au terme de longues négociations, et grâce à l’apport notamment du Collectif Biopiraterie, les députés européens aient pu se positionner clairement contre les « biopirates ». Enrayer la biopiraterie, c’est respecter le patrimoine de cultures ancestrales, c’est protéger l’environnement er préserver les économies régionales.

Face à la kyrielle d’instruments internationaux et d’institutions concernées, je souligne dans mon rapport la nécessité d’aller vers un système de gouvernance globale et plus cohérent. Je demande également instamment à l’UE et ses Etats membres une ratification rapide du Protocole de Nagoya, instrument fondamental pour lutter contre la biopiraterie. Arriver à une mise en œuvre effective de ce texte serait une avancée, mais il nous faut aller plus loin : une nouvelle éthique internationale à inventer, un défi à relever pour l’UE ! »

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