Élection d’Ursula von der Leyen : la délégation Europe écologie n’apporte pas son soutien
Aujourd’hui, la candidate choisie par le Conseil européen pour présider la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté sa feuille de route au Parlement européen.
Nous saluons le travail du groupe Verts-ALE pour influer le mieux possible sur ce programme. Cela constitue un point d’appui utile et déterminant pour le mandat de combat pour la justice sociale et écologique qui s’annonce face à une extrême droite renforcée.
Si nous saluons qu’Ursula von der Leyen ne se soit pas adressée à l’extrême droite de l’hémicycle et que son discours sur l’agriculture, le logement, l’Europe de la défense et le Buy European Act aille dans le bon sens, un certain nombre de points restent pour nous inquiétants.
À une période où les effets du dérèglement climatique se font sentir quotidiennement, son discours axé sur la simplification des normes et la compétitivité ne nous semble pas aller dans la bonne direction. Pas de poursuite volontariste du Pacte vert, pas de révision ambitieuse de la directive REACH, rien sur la santé environnementale et un risque de financiarisation de la nature. En économie, beaucoup de place laissée au libre-échange et à la dérégulation, la porte ouverte à un extractivisme au risque de renforcer une exploitation des pays du Sud global ; peu de choses sur la solidarité économique, le budget européen, la fiscalité de la finance ou des multinationales, les politiques sociales.
Par ailleurs, sur le sujet clef des droits humains, madame von der Leyen souhaite continuer dans la lignée du pacte asile-migration, tripler les effectifs de Frontex, déployer la surveillance de masse aux frontières, multiplier les accords avec les pays-tiers, y compris avec des dictatures : tous les processus qui conduisent l’Union européenne à ne pas être à la hauteur de ses valeurs, à faire détenir les personnes migrantes dans des pays dangereux où elles sont maltraitées.
Pour ces raisons, il ne nous apparaissait pas possible d’apporter notre soutien à Ursula von der Leyen et de figurer dans une majorité moins-disante sur la justice sociale et climatique et sur les droits humains, que la précédente à laquelle nous avions refusé de participer.
David Cormand, président de la délégation Europe écologie
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