Fonds de transition juste : un fonds ni transitionnel ni juste
Aujourd’hui, jeudi 17 septembre, le Parlement européen a adopté le rapport sur le Fonds de transition juste, un outil essentiel du « Green Deal » européen. La création d’un fonds spécifique pour une transition équitable est demandée depuis longtemps par le groupe politique des Verts/ALE, afin de soutenir les régions les plus touchées par l’abandon progressif du charbon et assurer la transition vers une économie climatiquement neutre.
Nous sommes donc satisfait·e·s qu’il soit en passe d’exister. L’adoption du Fonds de transition juste est une première étape, cependant nous ne pouvons que regretter qu’il n’aille pas assez loin et que le Parlement ait été moins ambitieux que la Commission et le Conseil européens en permettant le financement de projets gaziers, créant ainsi un précédent inacceptable.
Caroline Roose :
En tant que député·e·s écologistes nous avons voté contre le soutien aux investissements du gaz dans le Fonds de Transition Juste (FJT). Le gaz n’est pas une énergie de transition pour accéder à la neutralité climatique, au contraire. Passer de l’extraction du charbon à celle du gaz revient à passer d’une énergie fossile à une autre, et d’une dépendance énergétique à une autre. Le Fonds de Transition Juste vise à soutenir économiquement les régions les plus dépendantes au charbon, mais risque finalement de les rendre dépendantes au gaz, qui plus est au gaz importé de Russie ou d’Azerbaïdjan par exemple. Nous avons besoin d’une politique européenne ambitieuse pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2030. Cela signifie investir dans les énergies renouvelables, pour une économie stable, indépendante et durable.
Mounir Satouri :
Ni transitionnel ni juste. Nous avons fait rajouter les infrastructures sociales et la lutte contre la précarité énergétique mais ce n’est pas suffisant pour garantir l’inclusion sociale. Dans des territoires en souffrance où beaucoup sont déjà laissés au bord du chemin, l’aide à la reconversion se limite aux travailleurs/euses. Elle exclut les plus vulnérables, y compris les chômeurs/euses de longue durée, les personnes à la recherche d’un premier emploi et les jeunes qui n’ont ni emploi ni études ou formation. Alors qu’avec notre amendement, le Parlement aurait pu donner aux gens des raisons de rester dans des territoires renouvelés, il ne fait aujourd’hui que proposer la création de quelques emplois dont la qualité et la pérennité ne sont pas garantis.
Marie Toussaint :
Ce Parlement, c’est un pas en avant, deux pas en arrière : alors que nous adoptons la Loi Climat, on ouvre « en même temps » les vannes du gaz dans les régions qui sortent du charbon. D’une dépendance fossile à l’autre, cela va aggraver la crise sociale et climatique au profit du lobby gazier : le gaz est une énergie fossile, son exploitation pollue, et elle nous conduit vers une impasse. Le combat continue pour des fonds publics fléchés à 100% vers les renouvelables !
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